18 août

Celui qui a besoin de moins, 
rendra grâces à Dieu et ne s’attristera point ; 
celui à qui il faut davantage, 
s’humiliera et ne s’élèvera point 
à cause de la miséricorde qu’on lui fait. 
Ainsi tous les membres seront en paix. 

(Règle de Saint Benoît 34,3-5)




La Règle de Saint Benoît...

RB 63,1-9 (Le rang à garder dans la communauté)

¹Les frères garderont dans le monastère la date que détermine leur entrée en religion, ou le mérite de leur vie et la décision de l'abbé. ²Celui-ci cependant ne troublera pas le troupeau qui lui est confié, et ne prendra aucune décision injuste comme s'il jouissait d'un pouvoir arbitraire. ³Il songera sans cesse au compte qu'il devra rendre à Dieu de toutes ses décisions et de tous ses actes. ⁴Ainsi donc, c'est selon le rang qu'il aura établi, ou celui que les frères tiennent à leur entrée, qu'ils iront au baiser de paix et à la communion, entonneront les psaumes et prendront place au chœur. ⁵Nulle part, il n'y aura avantage ou préjudice du simple fait de l'âge dans l'ordre à garder, ⁶puisque Samuel et Daniel, encore enfants, ont jugé les anciens. ⁷Donc, à l'exception de ceux que, comme nous l'avons dit, l'abbé aura promus pour des motifs supérieurs, ou qu'il aura fait déchoir pour des raisons fondées, tous les autres pendront rang à dater de leur entrée en religion : ⁸en sorte que, par exemple, celui qui sera arrivé au monastère à la seconde heure du jour, se reconnaîtra, quel que soit son âge ou sa dignité, le cadet de celui qui est arrivé à la première heure. ⁹Quant aux enfants, ils seront maintenus dans la Règle en tout et par tous.




... pour chaque jour

Saint Benoît prend soin de redire à l’abbé dans ce contexte (il le fait sept fois dans la Règle ! – RB 2,34.37.38 ;3,11 ;31,9 ;63,3 ;65,22) qu’il lui faudra « rendre compte à Dieu de toutes ses décisions » (v.3). Le supérieur ne dispose d’aucun pouvoir par lui-même, il n’est pas son propre maître. Il ne peut concevoir et accomplir sa mission de pasteur de la communauté qu’en référence à Celui qui la lui a confiée. Il n’est pas le propriétaire du troupeau mais son gardien, son protecteur, responsable de son entretien et de sa croissance. Les dispositions qu’il prend ne peuvent pas servir son propre profit, sa facilité, son intérêt ou son confort ; elles doivent viser à conduire le troupeau là où le propriétaire l’attend, pour la joie de ce dernier. L’abbé ne doit pas perdre de vue le but poursuivi par la communauté : chercher Dieu par la charité qui mène à son Royaume. Ses dispositions seront « justes » dans la mesure où elles aideront les moines à y parvenir, chacun et tous ensemble. Toujours il y faut la liberté, de la part de l’abbé comme de la part des frères.

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « VIVRE EN FRÈRES, ‘Avant tout aimer Dieu de tout son cœur, ensuite le prochain comme soi-même’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 2, Saint-Léger éditions, 2017, p. 91-92.)









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