2 octobre
Les frères donneront leur
avis
en toute humilité et soumission.
en toute humilité et soumission.
(Règle de Saint Benoît 3,4)
La Règle de Saint Benoît...
RB 7,35-43 (L'humilité)
³⁵Voici le quatrième
degré d'humilité: la conscience embrasse la patience, au point d'obéir
silencieusement, quelque durs et contrariants que soient les ordres reçus, et
fût-on même victime de toutes sortes d'injustices ; ³⁶on supporte, sans se
lasser ni reculer, car l'Ecriture dit: « Celui qui aura persévéré jusqu'à
la fin sera sauvé, » ³⁷et ailleurs: « Prends courage et supporte le
Seigneur. » ³⁸Et pour nous montrer que le serviteur fidèle doit tout
supporter pour le Seigneur, même les adversités, l'Ecriture dit au nom de ceux
qui souffrent: « C'est pour toi que nous sommes livrés à la mort durant le
jour; nous sommes considérés comme des brebis de boucherie. » ³⁹Et ceux
qu'anime l'espoir assuré de la récompense divine, ajoutent avec joie: « Mais
en toutes ces épreuves, nous remportons la victoire, grâce à celui qui nous a
aimés. » ⁴⁰L'Ecriture dit encore en un autre endroit: « Tu nous as
éprouvés, ô Dieu, tu nous as fait passer par le feu, comme on fait passer
l'argent par le feu; tu nous as pris dans le filet, tu as amassé les
tribulations sur nos épaules. » ⁴¹Et pour nous apprendre que nous devons
vivre sous un supérieur, elle ajoute: « Tu as établi des hommes sur nos
têtes. » ⁴²Ainsi par la patience dans les adversités et les injustices,
les humbles pratiquent le précepte du Seigneur: si on les frappe sur une joue,
ils tendent l'autre; si on leur ôte leur tunique, ils abandonnent aussi leur
manteau; si on les contraint de faire un mille, ils en font deux; ⁴³avec
l'Apôtre Paul ils supportent les faux frères, et ils bénissent ceux qui les
maudissent.
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Ste Hildegard - E. Weinert |
... pour chaque jour
Celui qui, comme moi,
est tourné en dérision par ses amis, invoquera Dieu, qui l'exaucera. Souvent,
l'âme fragile, lorsqu'elle est enveloppée, pour ses bonnes actions, par la
brise caressante de la faveur humaine, se laisse entraîner vers les joies
extérieures, néglige ce qu'elle désirait intérieurement et demeure sans force
devant les appels qui lui parviennent du dehors ; au point qu'elle se réjouit
moins d'être bienheureuse que d'en avoir la réputation. En buvant les paroles
qui font son éloge, elle abandonne sa première entreprise. Ainsi, elle se
sépare de Dieu pour le motif même qui la faisait paraître digne d’éloge à cause
de Dieu.
Mais il arrive aussi
que l'âme persévère dans le bien, et pourtant subisse la dérision des hommes.
Elle agit de manière admirable, et elle reçoit des injures. Alors celui que les
louanges auraient pu attirer au dehors, repoussé par les affronts, rentre en
lui-même. Et il s'affermit en Dieu d'autant plus solidement qu'il ne trouve à
l'extérieur rien où il puisse se reposer. Il met toute son espérance dans son
Créateur et, au milieu des moqueries outrageantes, il n'implore plus que le
témoin intérieur. L'âme de l'homme affligé s'approche de Dieu d'autant plus
qu'il est délaissé par la faveur des hommes. Il se répand aussitôt en prière,
et sous l'oppression venue du dehors, il se purifie pour saisir les réalités
intérieures.
C'est pourquoi notre
texte dit avec raison : Celui qui, comme moi, est tourné en dérision, par
ses amis, invoquera Dieu, qui l'exaucera, parce que les hommes mauvais, en
blâmant l'esprit des bons, montrent quel témoin de leurs actes ceux-ci doivent
chercher. Lorsque ces malheureux trouvent des armes dans la prière, ils
rejoignent intérieurement la bonté divine : celle-ci les exauce parce que,
extérieurement, ils sont privés de la louange des hommes.
Remarquez la portée
de cette parenthèse : comme moi parce qu'il y a certains hommes que
les moqueries humaines découragent, mais que Dieu n'est pas disposé à exaucer.
Car, lorsque la raillerie est dirigée contre le péché, il est évident qu’elle
ne produit aucun mérite vertueux.
On tourne en dérision
la simplicité du juste. La sagesse de ce monde consiste à dissimuler le cœur
sous des artifices, à voiler la pensée par des paroles, à montrer comme vrai ce
qui est faux, à prouver la fausseté de ce qui est vrai.
Au contraire, la
sagesse des justes consiste à ne rien inventer pour se faire valoir, à livrer
sa pensée dans ses paroles, à aimer la vérité comme elle est, à fuir la
fausseté, à faire le bien gratuitement, à préférer supporter le mal plutôt que
de le faire, à ne jamais chercher à se venger d'une offense, à considérer comme
un bénéfice l'insulte qu'on reçoit pour la vérité. Mais c'est précisément cette
simplicité des justes qui est tournée en dérision, car les sages de ce monde
croient que la pureté est une sottise. Tout ce qui se fait avec intégrité, ils
le considèrent évidemment comme absurde ; tout ce que la Vérité approuve dans
la conduite des hommes apparaît une sottise à la sagesse charnelle.
(Saint Grégoire le
Grand, Commentaire sur le livre de Job)
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