10 octobre

Désirer la vie éternelle de toute l’ardeur de l’esprit.

(Règle de Saint Benoît 4,46)




La Règle de Saint Benoît...

RB 7,62-70 (L’humilité)

⁶²Voici le douzième degré d'humilité: le moine non seulement possède cette vertu dans son cœur, mais encore la manifeste au dehors par son attitude. ⁶³À l'Œuvre de Dieu, à l'oratoire, dans le monastère, au jardin, en chemin, aux champs, qu'il soit assis, en marche ou debout, il aura toujours la tête inclinée, le regard fixé à terre ⁶⁴se sentant à toute heure chargé de ses péchés, il se voit déjà traduit devant le tribunal redoutable de Dieu, ⁶⁵et répète toujours dans son cœur ce que le publicain de l'Evangile disait, les yeux fixés à terre: « Seigneur, je ne suis pas digne, moi, pécheur, de lever les yeux vers le ciel »; ⁶⁶et encore avec le Prophète: « Je me tiens courbé et humilié de toute manière. » ⁶⁷Après avoir gravi tous ces degrés d'humilité, le moine parviendra bientôt à cet amour de Dieu, qui, devenu parfait, bannit la crainte. ⁶⁸Grâce à cet amour, il accomplira sans peine, comme naturellement et par habitude, ce qu'auparavant il n'observait qu'avec frayeur. ⁶⁹Il n'agira plus sous la menace de l'enfer, mais par amour du Christ, par l'accoutumance même du bien et par l'attrait des vertus. ⁷⁰Voilà ce que le Seigneur daignera manifester dans son serviteur, purifié de ses défauts et de ses péchés, grâce à l'Esprit-Saint.


Ste Hildegard - E. Weinert


... pour chaque jour

Cette chienne était merveilleuse, un compagnon de rêve. Nous avons dû parcourir cent kilomètres ensemble. Et maintenant peut-être à la moitié de ma vie, je mesure combien je lui dois encore. C’est quelque chose qu’elle et moi découvrîmes ensemble alors que j’étais enfant et que j’ai toujours gardé mais je me le rappelle plus clairement maintenant. Je vois bien que cela ne m’a pas quitté depuis que nous nous sommes séparés il y a vingt ans. Je veux parler de ce sentiment étonnant de se sentir accompagné, de ne pas être seul même quand il n’y a personne d’autre alentour. C’était comme si la forêt elle-même était Quelqu’un et que mon chien et moi-même étions les amis de ce Quelqu’un. Mais plus exactement, pas seulement la forêt était Quelqu’un. C’était comme si tout le monde entier était un Quelqu’un – QUELQU’UN QUI M’AIMAIT, Quelqu’un qui connaissait toutes mes pensées et mes sentiments et les chérissait. Ma chienne m’a appris à y croire.

Je prenais alors le sentier, elle courait partout comme une folle, d’un côté de l’autre, et quand elle traversait le sentier elle s’assurait parfois que j’étais d’accord en me sautant dessus rapidement avant de me dépasser, ou bien peut-être me donnait-elle un coup de langue, ou elle agitait la queue joyeusement en se reposant quelques pas à mes côtés, mais son retour à moi pressant, régulier, fidèle même alors qu’elle était en pleine course et qu’elle flairait presque tout sur son passage, était sa façon de me dire : « N’est-ce pas merveilleux, n’est-ce pas merveilleux que nous soyons là avec Quelqu’un et que ce Quelqu’un nous aime ? » Et grâce à ses bousculades, j’ai fini par le croire et j’ai continué à marcher et à le croire depuis tout ce temps-là.

(Jeremy Driscoll osb, L’ALPHABET DU MOINEMoments de silence dans un monde qui change, Éd. Salvator, Paris, 2008, p. 123-124.)








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