10 décembre
(Règle de Saint
Benoît 2,22)
RB 57,1-9 (Les artisans du monastère)
¹S'il y a des artisans dans le monastère, ils exerceront leur métier en
toute humilité, à la condition que l'abbé le leur permette. ²Si l'un d'eux
venait à s'enorgueillir de ce qu'il sait faire, se persuadant qu'il apporte
quelque profit au monastère, ³on lui interdira l'exercice de son métier et il
ne s'en occupera plus, à moins qu'il ne se soit humilié et que l'abbé ne lui
ait commandé d'y retourner. ⁴Si l'on doit vendre des ouvrages de ces artisans,
ceux qui feront la transaction se garderont bien de commettre aucune fraude. ⁵Ils se souviendront toujours d'Ananie et de Saphire, de peur que la mort que
ceux-ci subirent dans leur corps, ils ne la subissent dans leur âme, ⁶eux et
tous ceux qui commettraient de la fraude au sujet des biens du monastère. ⁷Pour ce qui concerne les prix, on verra à ce que l'avarice ne s'y glisse pas. ⁸Au contraire, on vendra un peu moins cher que les séculiers, ⁹« afin
qu'en tout Dieu soit glorifié. »
... pour chaque jour
Lorsque des hommes choisissent de
passer toute leur vie dans un lieu et de se consacrer à y construire un
monastère qui rende gloire et honneur à Dieu, et lorsque ces hommes savent
qu’après eux d’autres poursuivront ce qu’ils ont fait, apparaît alors bien
naturellement le désir de faire les choses avec magnificence : créer un
lieu de beauté, créer de la beauté qui durera. Ceci s’est produit dans des
centaines de monastères au cours des siècles ; c’est pourquoi les
monastères ont tant contribué au développement de la culture. Outre la beauté
recherchée dans les bâtiments et le paysage, les arts contribuent
considérablement à la création d’un lieu de beauté. La musique, par exemple,
rend la prière magnifique mais s’étend aussi à de nombreuses autres
manifestations de la vie. Les arts plastiques sont importants également à
l’église mais de la même façon ils ornent judicieusement chacun des autres lieux
de vie et d’activité du monastère. Il est même désirable que le mobilier et les
vases sacrés soient beaux et faits pour durer. La beauté de l’expression – la
poésie – est heureusement une dimension inévitable de la voie monastique. La
beauté d’un lieu crée un élan pour atteindre plus de pureté, précisément de la
même façon que son absence peut empêcher cet élan. Ainsi, dans tout ce qui est
entrepris et prévu dans n’importe quel monastère, les conditions pour réaliser
de belles choses doivent être un élément nécessaire du projet.
(JEREMY DRISCOLL osb, L’Alphabet du Moine – Moments de silence
dans un monde qui change, Éd. Salvator, Paris, 2008, p. 26-27.)
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