11 décembre
Toutes
les fois qu’il y aura dans le monastère
quelque
affaire importante à décider,
l’abbé
convoquera toute la communauté
et
exposera lui-même ce dont il s’agit.
(Règle
de Saint Benoît 3,1)
RB 58,1-16 (La manière de recevoir les frères)
¹On n'accordera pas facilement l'entrée à celui qui vient s'y engager
dans la vie religieuse ; ²mais on fera ce que dit l'Apôtre: « Eprouvez
les esprits pour discerner s'ils sont de Dieu. » ³Si le postulant
persévère à frapper à la porte, et s'il supporte patiemment les rebuffades et
les difficultés qui lui sont faites à son entrée, et s'il persiste dans sa
demande depuis quatre ou cinq jours, ⁴il obtiendra alors la permission
d'entrer. Il passera quelques jours dans le logis des hôtes. ⁵Ensuite, il passera
dans le logis des novices, où ils méditent, mangent et dorment. ⁶On lui
donnera, pour le conduire, un ancien qui soit apte à gagner les âmes et qui
veillera sur lui très attentivement. ⁷Il examinera avec attention si le novice
cherche vraiment Dieu, s'il est attentif à l'Œuvre de Dieu, à l'obéissance et
aux humiliations. ⁸On lui fera connaître toutes les choses dures et âpres par
lesquelles on va à Dieu. ⁹S'il promet de persévérer en sa résolution, alors,
après deux mois, on lui lira cette Règle tout au long, ¹⁰et on lui dira: « Voici
la loi sous laquelle tu veux militer. Si tu peux l'observer, entre; sinon, tu
es libre de te retirer. » ¹¹S'il persiste, on le reconduira au susdit
logement des novices, et on se remettra à éprouver de toute manière sa
patience. ¹²Au bout de six mois, on lui lira encore la Règle, afin qu'il sache
à quoi il s'engage. ¹³ S'il persévère toujours, après quatre autres mois, on
lui relira encore une fois la même Règle. ¹⁴Si enfin, après mûre délibération,
il promet de la garder dans tous ses points et d'observer tout ce qui est
commandé, il sera reçu dans la communauté, ¹⁵sachant au surplus que, en vertu
de la Règle, il ne lui est plus permis, à partir de ce jour, de sortir du
monastère, ¹⁶ni de secouer le joug de cette Règle, qu'après une aussi longue
délibération il a été à même de refuser ou d'accepter.
... pour chaque jour
Allons, courage, pauvre homme ! Fuis un peu tes occupations, dérobe-toi
un moment au tumulte de tes pensées. Rejette maintenant tes lourds soucis et
laisse de côté tes tracas. Donne un petit instant à Dieu et repose-toi un peu
en lui. Entre dans la chambre de ton esprit, bannis-en tout, sauf
Dieu ou ce qui peut t'aider à le chercher. Ferme la porte et mets-toi
à sa recherche.
À présent, parle, mon cœur, ouvre-toi tout entier et dis à Dieu
: Je cherche ton visage ; c’est ton visage, Seigneur, que je cherche.
Et maintenant, toi, Seigneur mon Dieu, enseigne à mon cœur où et comment
te chercher, où et comment te trouver. Seigneur, si tu n'es pas ici, où te
chercherai-je en ton absence ? Et si tu es partout, pourquoi ta présence
m'est-elle invisible ? Certes, tu habites une lumière inaccessible. Mais
où est-elle, cette lumière inaccessible ? Comment accéder à une lumière inaccessible
? Qui donc m'y conduira et m'y introduira pour que je t’y voie? Et puis, à
quels indices, sous quels traits te chercher ?
Je ne t'ai jamais vu, Seigneur mon Dieu, je ne connais pas ton visage. Que
peut faire, très haut Seigneur, que peut faire ton lointain exilé ? Que peut
faire ton serviteur tourmenté de ton amour et rejeté loin de ta face
? Il aspire à te voir, et ta face est trop éloignée de lui. Il désire
t'aborder et ta demeure est inabordable. Il souhaite te trouver et il ne sait
où tu es. Il ambitionne de te chercher, et il ignore ton visage. Seigneur, tu
es mon Dieu, tu es mon Maître, et je ne t'ai jamais vu. Tu m'as créé et recréé,
tu m'as pourvu de tous mes biens, et je ne te connais pas encore. Bref, j'ai
été créé pour te voir, et je n'ai pas encore réalisé ce pour quoi j'ai été
créé.
Et toi, Seigneur, jusques à quand ? Jusques à quand, Seigneur, nous
oublieras-tu ? Combien de temps nous cacheras-tu ton visage ? Quand nous
regarderas-tu et nous exauceras-tu ? Quand éclaireras-tu nos yeux et nous
montreras-tu ta face ? Quand reviendras-tu à nous ? Regarde-nous, Seigneur,
exauce-nous, éclaire-nous, montre-toi à nous. Rends-nous ta présence, pour
notre bonheur, toi dont l'absence est pour nous un tel malheur. Aie pitié de
nos laborieux efforts vers toi, nous qui ne pouvons rien sans toi.
Enseigne-moi à te chercher et montre-toi quand je te cherche; car je ne
puis te chercher si tu ne me l'enseignes, ni te trouver si tu ne te montres. En
mon désir, puissé-je te chercher, et, dans ma recherche, te désirer; dans mon
amour, puissé-je te trouver et, en te trouvant, t'aimer.
(SAINT ANSELME DE CANTORBÉRY, Entretien sur l’existence de Dieu)
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