30 décembre

Les offices des Laudes et des Vêpres
ne devront jamais se conclure
sans que le supérieur dise,
en dernier lieu, en entier,
et au milieu de l’attention générale,
l’oraison dominicale,
à cause des épines de querelles
qui ont accoutumé de se produire.
(Règle de Saint Benoît 13,12)


La Règle de Saint Benoît...

RB 72,1-11 (Le bon zèle que doivent avoir les moines) 

¹Il est un mauvais zèle, un zèle amer, qui sépare de Dieu et mène à l'enfer. ²De même, il est un bon zèle qui sépare des vices et mène à Dieu et à la vie éternelle. ³C'est ce zèle que les moines pratiqueront avec un très ardent amour : ⁴ils s'honoreront mutuellement avec prévenance; ⁵ils supporteront avec une très grande patience les infirmités d'autrui, tant physiques que morales ; ⁶ils s'obéiront à l'envi ; ⁷nul ne recherchera ce qu'il juge utile pour soi, mais bien plutôt ce qui l'est pour autrui ; ⁸ils s'accorderont une chaste charité fraternelle ; ⁹ils craindront Dieu avec amour ; ¹⁰ils aimeront leur abbé avec une charité sincère et humble ; ¹¹ils ne préfèreront absolument rien au Christ ; ¹²qu'Il nous amène tous ensemble à la vie éternelle !


St Benoît - E. Weinert



... pour chaque jour

Comment doit-on entendre ici la loi de Dieu, sinon comme étant la charité? Car c'est toujours elle qui nous fait comprendre comment nous devons observer dans notre conduite les préceptes de vie. De cette loi, la parole de Vérité nous dit : Ce que je vous commande, c'est de vous aimer les uns les autres. Saint Paul dit à ce sujet : L'accomplissement parfait de la loi, c'est l'amour. Et il dit encore : Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi du Christ. En effet, rien ne traduira plus exactement la loi du Christ, sinon la charité que nous accomplissons vraiment lorsque nous portons par amour les fardeaux de nos frères.

Mais on dit aussi que cette même loi est multiple, parce que la charité, avec empressement, s'étend à tous les actes des différentes vertus. Elle commence par deux préceptes, mais elle s'étend à des préceptes innombrables.
 
Saint Paul expose bien cette multiplicité de la loi, lorsqu'il dit : L'amour prend patience, l'amour est serviable, il ne jalouse pas, ne se gonfle pas d'orgueil ; il ne fait rien de malhonnête ; il n'est pas ambitieux ; il ne cherche pas son intérêt, il ne s'emporte pas ; il ne pense pas au mal, il ne se réjouit pas de ce qui est mauvais, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai.

L'amour prend patience, parce qu'il supporte avec calme le mal qu'on lui fait. Il est serviable, parce qu'il distribue généreusement le bien, en échange du mal. Il ne jalouse pas, parce que, ne désirant rien dans le monde présent, il ignore la jalousie à l'égard des réussites terrestres. Il ne se gonfle pas d'orgueil, parce que, désirant ardemment la récompense intérieure, il ne s'enorgueillit pas des biens extérieurs. Il ne fait rien de malhonnête, parce que, du fait qu'il s'épanouit seulement dans l'amour de Dieu et du prochain, il ignore tout ce qui s’écarte de la rectitude.

Il n'est pas ambitieux, parce que, toute sa recherche étant tournée vers l'intérieur, il ne convoite aucunement à l'extérieur les biens d'autrui. Il ne cherche pas son intérêt, parce que, tout ce qu'il possède ici-bas en passant, il le néglige comme un bien étranger, puisqu'il reconnaît que rien ne lui appartient vraiment, sinon ce qui pourra demeurer avec lui. Il ne s'emporte pas, parce que, même accablé d'injustices, il ne cède à aucun mouvement de vengeance, puisqu'il attend, pour les grandes peines qu'il subit, des récompenses bien plus grandes. Il ne pense pas au mal, parce que, en établissant fermement son âme dans l'amour de la pureté, puisqu'il extirpe radicalement toute haine, il ne peut remuer en lui des pensées qui le salissent.
 
Il ne se réjouit pas de ce qui est mauvais, parce que, ne cherchant qu'à aimer tout le monde, il ne trouve aucune joie dans la perte de ses adversaires. Il trouve sa joie dans ce qui est vrai, parce que, aimant les autres comme soi-même, lorsqu'il découvre en autrui quelque chose de droit, il s'en réjouit comme contribuant à son progrès personnel. Cette loi de Dieu est donc multiple.

(Saint Grégoire le Grand, Commentaire sur le livre de Job)








 

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