22 janvier
On n’accordera pas facilement
l’entrée du monastère
à celui qui vient s’y
engager
dans la vie
religieuse…
(Règle de Saint
Benoît 58,1)
RB 5,1-13 (L'obéissance)
¹Le premier degré d'humilité est l'obéissance sans délai. ²Elle
convient à ceux qui n'ont rien de plus cher que le Christ. ³Mus par le service
sacré dont ils ont fait profession, ou par la crainte de l'enfer, et par le
désir de la gloire de la vie éternelle, ⁴dès que le supérieur a commandé
quelque chose, ils ne peuvent souffrir d'en différer l'exécution, tout comme si
Dieu lui-même en avait donné l'ordre. ⁵C'est d'eux que le Seigneur dit: « Dès
que son oreille a entendu, il m'a obéi. » ⁶Et il dit encore à ceux qui
enseignent: « Qui vous écoute, m'écoute. » ⁷Ceux qui sont dans ces
dispositions, renonçant aussitôt à leurs propres intérêts et à leur propre
volonté, ⁸quittent ce qu'ils avaient en mains et laissent inachevé ce qu'ils
faisaient. Ils suivent d'un pied si prompt l'ordre donné que, ⁹dans
l'empressement qu'inspire la crainte de Dieu, il n'y a pas d'intervalle entre
la parole du supérieur et l'action du disciple, toutes deux s'accomplissant au
même moment. ¹⁰Ainsi agissent ceux qui aspirent ardemment à la vie éternelle. ¹¹C'est pour cela qu'ils entrent dans la voie étroite dont parle le Seigneur,
lorsqu'il dit: « Étroite est la voie qui conduit à la vie. » ¹²Aussi, ne vivant plus à leur gré et n'obéissant plus à leurs désirs ni à leurs
inclinations, ils marchent au jugement et au commandement d'autrui, et désirent
se soumettre à un abbé en vivant dans un monastère. ¹³Assurément les hommes de
cette trempe imitent le Seigneur qui dit dans cette sentence: « Je ne suis
pas venu faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. »
❈❈❈
... pour chaque jour
Voilà l'impératif premier adressé à l'humain: faire silence pour écouter
en lui la vie qui se donne comme UNE, unifiée, pacifique, la vie reliée à la
Source. Et choisir d'aimer cette vie qui coule plus profond que les divisions,
les dissensions, les distractions.
Écouter ce qui parle vraiment demande d'être chez soi. C'est un travail
subtil, car sur le chemin vers soi-même, on peut en effet ne rencontrer que
soi! D’où l’appel à se désencombrer, à descendre en dessous des bruits et des
émotions qui brouillent l'entente, provoquent la mésentente et font qu´on
n´entend que ce que l'on veut bien entendre! On prête si facilement à Dieu, à
l’autre, ses propres pensées! Il faut aller jusqu'à se détacher de Dieu lui-même,
dirait Maître Eckhart qui prie ainsi: « Je demande à Dieu de me libérer
de Dieu ».
(Francine Carrillo, Pour une
spiritualité de l´insurrection, Coédition Ouverture-Olivétan-Opec, Son mot
à dire…, 2014, p.10)
* Initiale - Ms Abbaye de Maredret
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