23 janvier
En
tout lieu, c’est un seul Seigneur que l’on sert…
(Règle de Saint Benoît
61,10)
RB
5,14-19 (L'obéissance)
¹⁴Mais cette obéissance ne sera bien reçue de Dieu et agréable aux
hommes, que si l'ordre est exécuté sans trouble, sans retard, sans tiédeur,
sans murmure, sans parole de résistance. ¹⁵Car l'obéissance rendue au
supérieur, c'est à Dieu qu'on la rend, puisqu'il a dit: « Qui vous écoute,
m'écoute. » ¹⁶Et c'est de bon cœur que les disciples doivent obéir parce
que « Dieu aime celui qui donne joyeusement. » ¹⁷Si, au contraire,
le disciple obéit, mais s'il le fait de mauvais gré, s'il murmure non seulement
de bouche mais encore dans son cœur, ¹⁸même s'il exécute l'ordre reçu, cet
acte ne sera pas agréé de Dieu, qui voit le murmure dans sa conscience. ¹⁹Bien
loin d'en être récompensé, il encourt la peine des murmurateurs, s'il ne se
corrige et ne fait satisfaction.
❈❈❈
... pour chaque jour
e discours de plainte est très répandu aujourd'hui. On se plaint de
tout, ce qui est propre des nantis obnubilés par ce qu’ils n´ont pas encore.
Mais plutôt que d'ajouter de la plainte à la plainte, plutôt que de nourrir le
négatif et d'entretenir l'anxiété, pourrait-on imaginer une autre posture? Il y
a là une insurrection à mener qui commence en nous par une vigilance de
langage. Nos mots nous façonnent, nous sommes de la couleur de ce que nous
disons.
(...)
Plutôt que de se laisser submerger, il y a donc lieu de choisir! Au
matin, choisir le psaume au lieu de la complainte, choisir de célébrer d'abord
l’envers lumineux des êtres et des choses, parce que, comme nous le rappelle
Maître Eckhart, « c'est chaque jour
la plus grande fête: celle de l’existence de Dieu ».
« Réjouis-toi, ris de tout
ton cœur… YHWH ton Dieu est au milieu de toi… il danse et crie de joie à cause
de toi. » (So 3,14ss)
Rabbi Nachman de Breslau, grande figure du hassidisme, a magnifiquement
parlé de la joie, non pas la joie à bon marché, mais la joie qui choisit en
toute conscience de laisser dehors la tristesse et l’amertume:
« C'est une grande mitsva
(précepte) d’être toujours dans la joie, de se renforcer et d’éloigner la
tristesse et l'amertume de toutes ses forces. Toutes les maladies qui viennent
sur l'homme, toutes viennent de la dégradation de la joie. (...) Quand la joie
et le chant sont abîmés, la maladie s’empare de l’homme. La joie est un grand
remède. Il s’agit de trouver en soi un seul point positif qui nous rende joyeux
et de s’y attacher. »
(Francine Carrillo, Pour une spiritualité de l´insurrection, Coédition Ouverture-Olivétan-Opec, Son mot à dire…, 2014, p.52-53)
* Initiale - Ms Abbaye de Maredret
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