11 février

Avant tout, demande à Dieu
par une très instante prière
qu’il mène à bonne fin
tout bien que tu entreprennes.
(Règle de Saint Benoît – Prologue 4)



La Règle de Saint Benoît...

RB 9,1-11 (Combien il faut dire de psaumes aux heures de nuit)

¹Au temps d'hiver, dont il a été parlé, on dira d'abord trois fois le verset: « Seigneur, ouvre mes lèvres et ma bouche annoncera ta louange. » ²On ajoutera le psaume trois et le Gloria; ³ensuite le psaume quatre-vingt-quatorze avec antienne, ou, du moins, chanté. ⁴Puis, suivent l'hymne et six psaumes avec antiennes. ⁵Ceci achevé et après le verset, l'abbé donnera la bénédiction. Puis, tous étant assis sur leurs bancs, les frères liront, à tour de rôle, dans le livre de chœur, sur le pupitre, trois leçons. Après chacune d'elles, on chantera un répons. ⁶Les deux premiers répons se diront sans Gloria, mais après la troisième leçon, celui qui chante dira le Gloria. ⁷Au moment où le chantre le commence, tous se lèveront de leurs sièges par honneur et révérence envers la Sainte Trinité. ⁸Aux Vigiles, on lira les livres d'autorité divine tant de l'Ancien que du Nouveau Testament, ainsi que les commentaires qui en ont été donnés par les Pères catholiques qualifiés pour leur orthodoxie. ⁹Après ces trois leçons accompagnés de leurs répons, on chantera six autres psaumes avec Alléluia. ¹⁰Suivront: une leçon de l'Apôtre, qui doit être récitée par cœur, le verset, et la prière de la litanie, c'est-à-dire Kyrie eleison. ¹¹Ainsi se terminera l'office de la nuit.

✽✽✽

... pour chaque jour

’invitation agréable et salubre d’une source fraîche rencontrée sur sa route par un homme accablé de chaleur et longuement brûlé par la soif, n’est-ce pas ce que produit aujourd’hui le chant du psaume : « Venez, exultons pour le Seigneur » en tous ceux qui parmi nous sont en proie au chagrin et écrasés sous le poids d’excessives épreuves ? Cette voix du prophète ne nous excite-t-elle pas à la joie ? « Venez, exultons pour le Seigneur. »

Venez, dit-elle. Mais d’où venir ? et pour aller où ?

Venir… de toi, mon ami ; et aller… en toi. Tu n’auras pas à te déplacer, mais à changer ta sensibilité. Les obstacles seront écartés, les chagrins mis en fuite, les désespérances jetées dehors et… défense à l’angoisse d’entrer ! Cette conversion apprête, dans la demeure d’un cœur purifié et à l’avance, l’éternel lieu de séjour de la divine allégresse.

Y aurait-il donc un lieu pour « Heureux ceux qui pleurent » (Mt 5,4) et pour « Malheur à vous qui riez » (Lc 6,25) ?

Oui, tout à fait heureux ceux qui pleurent ici-bas, malheureux ceux qui rient ici-bas. Heureux ceux qui exultent pour le Seigneur, pour Celui qui ignore tout des rapines, qui ne sait rien des tromperies, qui ne sait pas se réjouir des larmes d’autrui. « Venez, exultons pour le Seigneur. » Il exulte pour le Seigneur, celui qui par paroles, par gestes, par œuvres, non pour soi, mais pour son Créateur, bondit de joie. « Venez, exultons pour le Seigneur. » Il exulte pour le Seigneur, celui dont Dieu est en tout temps l’unique source de joie, tout l’allégresse.

(SAINT PIERRE CHRYSOLOGUE, Sermon 46 sur le Psaume 94 (PL 52,328-330, CC 24, p. 255-259), dans : Les Psaumes commentés par les Pères, textes traduits, notes et tables par Sœur Baptista Landry osb, Introduction, choix et conseils de travail par A.-G. Hamman, Collection « Les Pères dans la foi », DDB, 1983, p. 255-256)

* Initiale - Ms Abbaye de Maredret








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