16 février
Montrer tout ce qui est bon et
saint
par des actes plus
encore que par des paroles.
(Règle de Saint
Benoît 2,12)
La Règle de Saint Benoît...
RB 13,12-14 (Comment célébrer les laudes aux jours ordinaires)
¹²Il est entendu que les offices des Laudes et des Vêpres ne devront
jamais se conclure sans que le supérieur dise, en dernier lieu, en entier, au
milieu de l'attention générale, l'oraison dominicale, à cause des épines de
querelles qui ont accoutumé de se produire. ¹³Ainsi, les frères, engagés par
la promesse qu'ils font en cette oraison: « Pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons », se purifieront de ces sortes de fautes. ¹⁴Mais
aux autres Heures, il suffira de dire tout haut la dernière partie de cette
oraison, en sorte que tous répondent: « Mais délivre-nous du mal. »
✽ ✽ ✽
... pour chaque jour
Comme l'a dit notre Seigneur et Sauveur, le règne de Dieu vient
sans qu'on puisse le remarquer. On ne dira pas : Le voilà, il est ici, ou bien
: Il est là. Car voilà que le règne de Dieu est au-dedans de vous. Et en
effet, elle est tout près de nous, cette Parole, elle est dans notre
bouche et dans notre cœur. En ce cas, il est évident que celui qui prie pour
que vienne le règne de Dieu a raison de prier pour que ce règne de Dieu germe,
porte du fruit et s'accomplisse en lui. Chez tous les saints en lesquels Dieu
règne et qui obéissent à ses ordres spirituels, il habite comme dans une cité
bien organisée. Le Père est présent en lui et le Christ règne avec le Père
dans cette âme parfaite, selon sa parole : Nous viendrons chez lui, nous
irons demeurer auprès de lui. […]
Le règne de Dieu qui est en nous, alors que nous progressons toujours,
parviendra à sa perfection lorsque la parole de l'Apôtre s'accomplira : le
Christ, après avoir soumis ses ennemis, remettra son pouvoir royal à Dieu
le Père afin que Dieu soit tout en tous. C'est pourquoi, priant sans cesse et
avec des dispositions divinisées par le Verbe, nous disons: Notre Père
qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton Règne vienne.
À propos du règne de Dieu, il faut encore remarquer ceci : Comme il
n'y a pas d'union entre la justice et l'impiété, entre la lumière et les
ténèbres, entre le Christ et Bélial, le règne du péché est inconciliable avec
le règne de Dieu. Si donc nous voulons que Dieu règne sur nous, que jamais
le péché ne règne dans notre corps mortel. Mais faisons mourir nos
membres qui appartiennent à la terre, et portons les fruits de l'Esprit. Ainsi,
comme dans un paradis spirituel, le Seigneur se promènera en nous, régnant seul
sur nous, avec son Christ. Celui-ci trônera en nous, à la droite
de la puissance spirituelle, que nous désirons recevoir, jusqu'à ce que tous
ses ennemis qui sont en nous deviennent l'escabeau de ses pieds, et que
soit chassée loin de nous toute principauté, puissance et souveraineté.
Tout cela peut arriver en chacun de nous jusqu'à ce que soit
détruit le dernier ennemi, la mort, et que le Christ dise en nous : Mort,
où est ton dard venimeux ? Enfer, où est ta victoire ? Dès maintenant
donc, que ce qui est périssable en nous devienne saint
et impérissable ; que ce qui est mortel après la
destruction, revête l'immortalité du Père. Ainsi Dieu régnera sur
nous et nous serons déjà dans le bonheur de la nouvelle naissance et de la
résurrection.
(ORIGÈNE, Traité sur la prière)
* Initiale - Ms Abbaye de Maredret
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