19 mars

Celui qui a besoin de moins,
rendra grâces à Dieu et ne s’attristera point ;
celui à qui il faut davantage, s’humiliera et ne s’élèvera point
à cause de la miséricorde qu’on lui fait.
Ainsi tous les membres seront en paix.
(Règle de Saint Benoît 34,3-5)




La Règle de Saint Benoît…

RB 40,1-9 (La mesure de la boisson)

¹Chacun « a reçu de Dieu son don particulier: l'un celui-ci, l'autre celui-là. » ²Aussi avons-nous quelque scrupule à régler l'alimentation d'autrui. ³Toutefois, ayant égard au tempérament des faibles, nous pensons qu'une "hémine" de vin par jour suffit à chacun. ⁴Ceux à qui Dieu donne la grâce de s'en abstenir, sauront qu'ils recevront une grâce particulière. ⁵Si la situation du lieu, ou le travail, ou l'ardeur de l'été demandent davantage, le supérieur en décidera; mais il veillera en tout à ce qu'on ne tombe ni dans la satiété ni dans l'ivresse. ⁶Nous lisons, il est vrai, que le vin ne convient aucunement aux moines. Mais comme on ne peut le persuader aux moines de notre temps, accordons-nous du moins de ne pas boire jusqu'à satiété, mais avec sobriété : ⁷parce que « le vin fait apostasier même les sages. » ⁸Si la pauvreté du lieu est telle qu'on ne puisse se procurer cette mesure de vin, mais beaucoup moins ou rien du tout, ceux qui y demeurent béniront Dieu et ne se plaindront point. ⁹C'est l'avertissement que nous donnons avant tout: qu'ils s'abstiennent de murmurer.

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… pour chaque jour

ous allons examiner qui boit en chemin de l’eau du torrent. Et d’abord que signifie ce torrent ? Il est l’image de la vie humaine qui s’écoule. Eaux et pluies se rassemblent pour le former, le gonfler ; il mugit, s’élance, jusqu’à épuisement, je veux dire jusqu’à la fin de sa course. Tel est le cours de tout ce qui est mortel.
L’homme naît, vit et meurt, les uns meurent, les autres naissent, d’autres encore paraissent : ils se suivent, ils viennent, ils s’en vont, personne ne demeure. Qu’est-ce qui résiste ? Qu’est-ce qui ne s’écoule pas comme les eaux de la pluie, vers l’abîme ?
Comme un fleuve, formé par une pluie subite et l’eau de la rosée, se jette dans la mer en ne paraît plus, – et n’existait même pas avant l’orage – l’homme se forme dans le secret de Dieu, puis s’écoule, et rentre dans le mystère de la mort. Entre deux silences, un murmure, et il passe.
Le Christ est venu boire à ce torrent, il n’a pas refusé de boire de cette eau. Boire à ce torrent pour lui c’était naître et mourir. Naissance et mort, voilà le torrent. Le Christ l’a supporté : il est né, il est mort. « En chemin, il a bu de l’eau du torrent. »
Et parce qu’il a bu de l’eau du torrent, « il a relevé la tête ». En d’autres termes, dans son humilité « il s’est fait obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix. Aussi Dieu l’a-t-il souverainement exalté, et lui a-t-il donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse aux cieux, sur terre et dans les enfers. » 

(SAINT AUGUSTIN D’HIPPONE, PSAUME 109 – « Au torrent, il boira sur la route » [Ps. 109, 20], dans : SAINT AUGUSTIN PRIE LES PSAUMES – Textes choisis et traduits par A.-G. Hamman, p. 188)

* Initiale - Ms Abbaye de Maredret












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