12 avril
S’empresser
de donner réponse avec une charité fervente.
(Règle de Saint Benoît
66,4)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 58,17-29 (La manière de recevoir les frères)
¹⁷Avant d'être reçu, il promettra donc publiquement, dans l'oratoire,
stabilité, vie religieuse et obéissance ¹⁸en la présence de Dieu et de ses
saints, en sorte que, si jamais il fait autrement, il sache qu'il sera damné
par celui dont il se moque. ¹⁹De cette promesse, il fera une demande écrite au
nom des Saints dont les reliques sont en ce lieu, et de l'abbé présent. ²⁰Il
écrira cette demande de sa propre main, ou du moins, s'il est illettré, il
priera un autre de l'écrire pour lui. Le novice lui-même la signera, et de sa
main la déposera sur l'autel. ²¹Lorsqu’il l'y aura placée, il entonnera
aussitôt ce verset: « Reçois-moi, Seigneur, selon ta parole, et je vivrai,
et ne me confonds pas dans mon attente. » ²²Toute la communauté répétera
trois fois ce verset, et conclura par le Gloria Patri. ²³Le novice se
prosternera alors aux pieds de chacun des frères, afin qu'ils prient pour lui. À
dater de ce jour, on le tiendra pour membre de la communauté. ²⁴S'il possède
quelque avoir, ou bien il le distribuera auparavant aux pauvres, ou bien il
l'attribuera au monastère par une donation solennelle, sans rien se réserver du
tout ; ²⁵car il sait que, dès cet instant, il ne peut plus même disposer de
son propre corps. ²⁶On le dépouillera donc immédiatement dans l'oratoire de
tous les effets personnels dont il était vêtu, et on le revêtira d'habits
appartenant au monastère. ²⁷Les vêtements qu'il aura quittés seront conservés
au vestiaire, ²⁸afin que si, un jour, à l'instigation du diable, il voulait
sortir du monastère - ce qu'à Dieu ne plaise - on puisse lui ôter les habits du
monastère et le chasser. ²⁹On ne lui rendra pas néanmoins sa demande écrite,
que l'abbé a prise jadis sur l'autel, mais on la gardera dans le monastère.
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…
pour chaque jour
Selon la tradition des Pères et l’autorité des saintes Écritures, les
renoncement sont au nombre de trois. Le premier concerne ce qui est
matériel ; il nous fait mépriser toutes les richesses et les biens du
monde. Par le deuxième, nous répudions notre ancienne manière de vivre, avec
les vices et les passions de l’âme et de la chair. Par le troisième, nous
détachons notre esprit de toutes les réalités présentes et visibles pour ne
contempler que les réalités futures et ne désirer que les réalités invisibles.
Ces renoncements doivent être observés tous les trois, comme le Seigneur l’a
ordonné à Abraham, lorsqu’il lui a dit : « Quitte ton pays, ta
famille et la maison de ton père » (Gn 12,1).
Il a dit en premier lieu : « Quitte ton pays »,
c’est-à-dire les richesses de la terre. En second lieu : « Quitte ta
famille », c’est-à-dire les habitudes et les vices passés qui, en
s’attachant à nous depuis notre naissance, nous sont étroitement unis par une
sorte de parenté. En troisième lieu : « Quitte la maison de ton
père », c’est-à-dire tout attachement au monde actuel qui se présente à
nos yeux.
Contemplons, comme le dit l’apôtre Paul, « non pas ce qui se voit,
mais ce qui ne se voit pas ; ce qui se voit est provisoire, mais ce qui ne
se voit pas est éternel » (2 Cor 4,18) ; « nous, nous
sommes citoyens des cieux » (Ph 3,20). Nous sortirons ainsi de la
maison de notre ancien père, celui qui était notre père selon le vieil homme,
dès notre naissance, quand « nous étions par nature voués à la colère
comme tous les autres » (Ep 2,3), et nous porterons toute
l’attention de notre esprit aux choses célestes. Notre âme s’élèvera alors
jusqu’au monde invisible par la méditation constante des choses de Dieu et la
contemplation spirituelle.
(JEAN CASSIEN, Conférences 3,6-7 ; CSEL 13/2, 73-75 [trad.
Delhougne, Les Pères commentent, p. 437])
* Enluminure - Ms Abbaye de Maredret
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