28 mai
Que
tout soit commun à tous…
(Règle
de Saint Benoît 33,6)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 7,10-18 (L'humilité)
¹⁰Voici donc le premier degré d'humilité: se remettant toujours devant
les yeux la crainte de Dieu, il consiste à fuir toute négligence et à se
rappeler sans cesse tout ce que Dieu a commandé. ¹¹On repassera constamment
dans son esprit, d'une part, comment la géhenne brûle, pour leurs péchés, ceux
qui méprisent Dieu, et comment, d'autre part, la vie éternelle récompense ceux
qui le craignent. ¹²Se gardant, à toute heure, des péchés et des vices des
pensées, de la langue, des mains et de la volonté propre, ainsi que des désirs
de la chair, ¹³l'homme estimera que Dieu, du haut du ciel, le regarde à tout
moment, qu'en tout lieu le regard de la divinité voit ses actes et que les
anges les lui rapportent à tout moment. ¹⁴Le Prophète nous le révèle,
lorsqu’il affirme que Dieu est toujours présent à nos pensées: « Dieu
scrute les cœurs et les reins »; ¹⁵et de même: « Le Seigneur connaît
les pensées des hommes », ¹⁶et encore: « Tu as compris de loin mes
pensées », ¹⁷et: « La pensée de l'homme te sera découverte. » ¹⁸Aussi, pour être vigilant sur ses pensées perverses, le vrai moine répètera
toujours dans son cœur: « Je serai sans tache devant lui, si je me tiens
en garde contre mon iniquité. »
…
pour chaque jour
Prenez garde, mes bien-aimés, que les nombreux bienfaits du Seigneur ne
tournent à notre condamnation, si nous ne menons pas une vie digne de lui, en
pratiquant dans la concorde ce qui est bien et agréable à ses yeux. Il dit en
effet quelque part : L'Esprit du Seigneur est une lampe qui pénètre au
fond des entrailles.
Considérons combien il est proche, et que rien ne lui échappe de nos
pensées ni de nos calculs. Il est donc juste que nous ne désertions pas sa
volonté. Il vaut mieux nous heurter à des hommes déraisonnables, insensés,
pleins d'orgueil et d'arrogance, plutôt qu'à Dieu. Révérons le Seigneur Jésus
Christ, dont le sang a été donné pour nous ; respectons nos chefs ;
honorons les anciens ; instruisons les jeunes gens en leur enseignant la
crainte de Dieu ; dirigeons nos femmes vers le bien. Que l'on reconnaisse en
elles le charme de la chasteté ; qu'elles se montrent sincèrement décidées à la
douceur ; qu'elles manifestent leur silence, la modération de leur langue ;
qu'elles exercent la charité non pas selon leur attrait mais de façon sainte et
impartiale envers tous ceux qui craignent Dieu.
Que vos enfants bénéficient de l'éducation dans le Christ ; qu'ils
apprennent quelle est auprès de Dieu la puissance de l'humilité, quel est
auprès de lui le pouvoir d'un amour chaste, combien la crainte de Dieu est
belle et grande, capable de sauver ceux qui la pratiquent saintement avec un
cœur pur. Car il pénètre nos pensées et nos désirs, son souffle est en nous et il
le reprendra quand il voudra.
Tout cela est garanti par la foi dans le Christ. C'est lui en effet qui
nous invite ainsi par la voix du Saint-Esprit : Venez, mes enfants,
écoutez-moi; je vous enseignerai la crainte du Seigneur. Quel est l'homme qui
désire la vie, qui désire voir des jours de bonheur ? Garde ta langue du mal,
et tes lèvres de la parole trompeuse. Détourne-toi du mal et fais le bien.
Recherche la paix et poursuis-la.
Le Père, compatissant en tout et prodigue de bienfaits, est
miséricordieux envers ceux qui le craignent. Avec douceur et bonté, il répand
ses grâces sur ceux qui s'approchent de lui avec un cœur simple. Aussi, n'ayons
pas une âme double, et ne tirons pas avantage de ses dons magnifiques et
glorieux.
(CLÉMENT de ROME, Lettre aux Corinthiens)
* Enluminure - Ms Abbaye de Maredret
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