5 juillet
Le
Seigneur, cherchant son ouvrier dans la foule du peuple crie:
« Quel
est l’homme qui veut la vie
et
désire voir des jours heureux ? ».
(Règle
de Saint Benoît – Prologue 15-16)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 28,1-8 (Ceux qui, souvent repris, refusent de se corriger)
¹Si un frère, après avoir été fréquemment repris pour quelque faute et
même après avoir été excommunié, ne s'amende pas, on lui infligera une
correction plus rude, c'est-à-dire on procédera contre lui par le châtiment des
verges. ²Que s'il ne se corrige pas encore, ou que, peut-être, enflé
d'orgueil, ce que Dieu ne permette pas, il veuille même défendre sa conduite,
l'abbé fera alors ce que fait un sage médecin : ³employer les cataplasmes, les
onguents des exhortations, les remèdes des divines Écritures, enfin la brûlure
de l'excommunication et les coups de verges. ⁴S'il voit que toute son habileté
n'a rien obtenu, il emploiera alors un moyen plus efficace, sa prière et celle
de tous les frères pour lui, ⁵afin que le Seigneur, qui peut tout, rende la
santé à ce frère malade. ⁶Mais si ce remède n'opérait pas la guérison, l'abbé
prendra alors le fer qui retranche, selon la parole de l'Apôtre: « Otez le
mal d'entre vous. » ⁷Et encore: « Si l'infidèle s'en va, qu'il s'en
aille », ⁸de peur qu'une brebis malade ne contamine tout le troupeau.
❈ ❈ ❈
…
pour chaque jour
L’obstination dans l’autodéfense est dénoncée par saint Benoît comme une
cause de scandale « gravissime ». Il faudra tout faire pour
l’enrayer. Le chapitre 28 revient sur les images du médecin et du berger mais
ici l’accent est mis presque exclusivement sur le rôle médical de l’abbé. Le
frère affligé d’orgueil est un frère gravement malade. L’orgueil est sa
maladie, cause fondamentale de la mesure d’excommunication. Le murmure, la
désobéissance et la contradiction, également mentionnés dans la Règle, n’en
sont que les manifestations. Cette pathologie guette tout particulièrement ceux
qui, par leurs fonctions dans la communauté, peuvent se prévaloir d’une
certaine supériorité sur les autres : le prieur surtout, les doyens, les
prêtres ; ceux-là aussi qui, affrontés aux exigences d’une obéissance
difficile, sont exposés à se raidir plutôt qu’à s’abandonner avec amour, qu’il
y ait ou non nécessité d’obéir. L’orgueil s’oppose directement à la foi et à la
charité ; incompatible avec l’esprit de l’Évangile, il rend stérile toute
démarche prétendument chrétienne. Il est donc le mal mortel contre lequel il
faut absolument se prémunir, tout d’abord en admettant qu’on est atteint.
L’application des mesures thérapeutiques nécessaires, à la fois individuelles
et collectives, relève ici encore de la responsabilité de l’abbé. Elle suppose
de sa part courage, persévérance et fermeté, appuyées sur la sagesse et
traduites par un savoir-faire médical, voire chirurgical s’il le faut !
(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « VIVRE EN FRÈRES,
‘Avant tout aimer Dieu de tout son cœur, ensuite le prochain comme soi-même’»,
Regard sur la Règle de saint Benoît n° 2, Saint-Léger éditions, 2017, p. 74-75.)
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