22 août
Qu’en
tout Dieu soit glorifié.
(Règle de Saint Benoît
57,8)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 65,1-10 (Le prieur du monastère)
¹Bien souvent il arrive que l'établissement du prieur fasse naître de
graves conflits dans les monastères. ²Il s'en trouve, en effet, qui, enflés
d'un méchant esprit d'orgueil, s'imaginent être de seconds abbés, et qui,
s'attribuant une autorité sans contrôle, entretiennent des conflits et causent
des dissensions dans la communauté. ³Cela se produit surtout en ces lieux où
le prieur est établi par le même évêque ou par les mêmes abbés que l'abbé
lui-même. ⁴On voit aisément combien cette manière de faire est absurde. C'est
elle, qui, dès le début de son institution, donne au prieur matière à
s'enorgueillir. ⁵Elle lui suggère qu'il est soustrait au pouvoir de son abbé, ⁶puisque: « Toi aussi, se dira-t-il, tu as été établi par ceux-là mêmes
qui ont institué l'abbé. » ⁷De là surgissent des jalousies, des conflits,
des détractions, des rivalités, des cabales, les pires désordres. ⁸Or, si
l'abbé et le prieur sont opposés de sentiments, il est impossible que, dans une
telle discorde, leurs âmes ne se trouvent pas en danger. ⁹Ceux également qui
vivent sous leur conduite, prenant partie pour l'un ou pour l'autre, vont à
leur perte. ¹⁰De ce péril sont responsables au premier chef ceux qui se sont
faits les auteurs d'un pareil dérèglement.
❋ ❋ ❋
…
pour chaque jour
Ma chambre, avec ses fenêtres
ouvertes, est envahie par des coccinelles et des doryphores. Cela m’est égal,
bien que je souhaite qu’il n’y en ait pas autant. Pourtant ces insectes sont
discrets et ont l’air propres, contrairement aux mouches maintenant
léthargiques que j’écraserais volontiers de la première jusqu’à la dernière.
Cet après-midi d’octobre est magnifique. L’air est clair et chaud. Le soleil
au-dessus de la vallée révèle une féerie de couleurs : des vingtaines de
sortes de verts dans les champs et les arbres, de merveilleuses gammes de bruns
dans d’autres champs et sur les feuilles qui changent de couleur, des jaunes et
des oranges et des rouges sur d’autres feuilles, même une belle tache de noir
dans un champ voisin qu’on a brûlé hier.
Pourquoi cette vision ne me
calme-t-elle pas et ne m’apporte-t-elle pas la paix ? Parce que tout cela
passe, je crois, et que même maintenant, presque personne ne le voit. Et même
si on le voyait, à quoi bon ? Qu’est-ce que cela veut dire ? À quoi
tout cela sert-il ?
Les insectes arrivent dans ma
chambre parce qu’ils savent qu’il fera bientôt trop froid pour eux. Cela ne
tardera pas. Il n’est pas besoin d’attendre l’hiver. Le froid de l’automne les
anéantira. Ici à l’intérieur, avec moi, ils vivront un peu plus longtemps. Mais
encore une fois, à quoi bon ? Il n’y a rien d’étonnant à ce que nous ayons
mis en place des manières de vivre qui nous rendent insensibles à tout ce qui
nous entoure, y compris les uns vis-à-vis des autres. Qui peut absorber autant
de mystère ? Qui peut supporter le fardeau que ce mystère
représente ? Il y a mille ans, il y a dix mille ans il y aurait eu un
après-midi éclatant comme celui d’aujourd’hui à cette époque de l’année. Des
insectes seraient entrés en masse avec les premiers froids. Qu’étaient ces
jours-là alors ? Qu’est ce jour maintenant ?
(JEREMY DRISCOLL osb, L’Alphabet du Moine – Moments de silence
dans un monde qui change, Éd. Salvator, Paris, 2008, p. 108-109)
Faune & flore au Moulin...
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