3 novembre
En
tout lieu, c’est un seul Seigneur que l’on sert…
(Règle de Saint Benoît
61,10)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
27,1-9 (Quelle sollicitude
l'abbé doit avoir à l'égard des excommuniés)
¹L'abbé doit prendre soin en toute sollicitude des frères qui ont
failli, parce que « ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin du
médecin mais les malades. » ²C'est pourquoi il doit, comme un sage
médecin, user de tous les moyens. Il enverra des senpectes, c'est-à-dire des
frères anciens et sages ³qui, comme en secret, consoleront le frère qui est
dans le trouble et l'engageront à faire une humble satisfaction; ils le
soutiendront de peur qu'il ne soit accablé par un excès de tristesse ; ⁴mais,
comme dit l'Apôtre, « il faut redoubler de charité envers lui », et
tous prieront à son intention. ⁵L'abbé, en effet, doit avoir un soin tout
particulier et s'empresser, avec toute son adresse et toute son habileté, pour
qu'il ne perde aucune des brebis à lui confiées. ⁶Il doit savoir qu'il a reçu
le soin d'âmes malades et non une autorité tyrannique sur des âmes saines. ⁷Qu'il craigne donc la menace du Prophète, par laquelle Dieu dit: « Les
brebis qui vous paraissaient grasses, vous les preniez pour vous, et celles qui
étaient débiles, vous les rejetiez. » ⁸Qu'il imite plutôt l'exemple de
tendresse du bon Pasteur qui, ayant laissé dans les montagnes
quatre-vingt-dix-neuf brebis, partit chercher l'unique brebis qui s'était
égarée; ⁹il eut de sa faiblesse une si grande compassion qu'il daigna la
charger sur ses épaules sacrées et ainsi la rapporter au troupeau.
❇ ❇ ❇
…
pour chaque jour
Où mèneras-tu paître le troupeau, bon pasteur, toi qui le portes tout entier
sur tes épaules ? Car tout le genre humain est une seule brebis que tu as prise
sur tes épaules. Montre-moi le lieu du repos, mène-moi vers l'herbe
nourrissante, appelle-moi par mon nom ; moi, ta brebis, que j'entende ta voix :
et, par ta voix, donne-moi la vie éternelle.
Dis-le-moi donc, toi que mon cœur aime. C'est ainsi que je te nomme, car ton nom
est au-dessus de tout nom, inexprimable, inaccessible pour toute créature douée
de raison. Ce nom, qui révèle ta bonté, montre l'amour de mon cœur pour toi.
Comment ne t'aimerais-je pas, toi qui m'as aimée alors que j'étais noire,
au point de donner ta vie pour les brebis dont tu es le pasteur ? On ne saurait
imaginer un plus grand amour : échanger ta vie contre mon salut !
Enseigne-moi donc, dit-elle, où tu
mènes paître le troupeau, afin que je puisse trouver le pâturage du salut,
me rassasier de la nourriture céleste que tout homme doit manger pour entrer
dans la vie. Que j'accoure auprès de toi, qui es la source, pour aspirer la
boisson divine que tu fais jaillir comme d'une source pour les assoiffés. Cette
eau jaillit de ton côté ouvert par la lance et, pour celui qui en goûtera,
elle deviendra source jaillissante pour la vie éternelle.
Si tu me conduis dans ces pâturages, tu me
feras parfaitement reposer à l'heure de midi; en paix, tout aussitôt,
je me coucherai et je me reposerai dans la lumière sans ombre ; il n'y
a pas d'ombre à midi : le soleil est au zénith. C'est là que tu fais coucher
ceux dont tu es le pasteur, que tu prends tes enfants avec toi sur ta couche.
Nul jugé digne de partager ce repos de midi s'il n'est fils de la
lumière et fils du jour. Mais celui qui s'est séparé à égale distance des
ténèbres du soir et des ténèbres du matin, c'est-à-dire de l'origine du mal et
de son terme, celui-là repose à l'heure de midi sous le soleil de justice.
Fais-moi donc connaître, dit la bien-aimée,
comment trouver le pâturage; indique-moi le chemin du repos de midi. Il ne
faudrait pas que j'échappe à la bonne direction et que l'ignorance de la vérité
m'agrège à des troupeaux étrangers au tien.
La bien-aimée parle ainsi parce qu'elle est
anxieuse de la beauté que Dieu lui a donnée et parce qu'elle veut connaître
comment garder cette perfection pour toujours.
(SAINT GRÉGOIRE DE NYSSE, Homélie sur le
Cantique des Cantiques)
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