28 novembre

Que l’abbé ne fasse point
acception des personnes dans le monastère.
(Règle de Saint Benoît 2,16)



La Règle de Saint Benoît…

RB 48,10-21 (Le travail manuel de chaque jour)

¹⁰À partir du 13 septembre jusqu'au commencement du Carême, les frères vaqueront à la lecture jusqu'à la fin de la deuxième heure ; ¹¹puis on dira Tierce. Ensuite, ils travailleront jusqu'à la neuvième heure à l'ouvrage qui leur aura été enjoint. ¹²Au premier coup de None, ils quitteront tous leur travail de façon à être prêts quand le second coup sonnera. ¹³Après le repas, ils s'appliqueront à leurs lectures ou à l'étude des psaumes. ¹⁴Durant tout le Carême, ils s'appliqueront à la lecture depuis le matin jusqu'à la fin de la troisième heure; ils feront ensuite jusqu'à la dixième heure entière le travail qui leur a été enjoint. ¹⁵En ces jours de Carême, chacun recevra un livre tiré de la bibliothèque, qu'il lira à la suite et en entier. ¹⁶Ces livres seront distribués au début du Carême. ¹⁷On ne manquera pas de nommer un ou deux anciens, qui parcourent le monastère aux heures consacrées à la lecture. ¹⁸Ils examineront s'il ne se trouve pas quelque moine paresseux, perdant son temps à l'oisiveté ou au bavardage, au lieu de s'appliquer à la lecture, et qui ainsi, non seulement se nuit à lui-même, mais dissipe les autres. ¹⁹Si, à Dieu ne plaise ! un frère est surpris en cette faute, on le reprendra jusqu'à deux fois. ²⁰S'il ne s'amende point, on le soumettra à la correction régulière, de façon à inspirer de la crainte aux autres. ²¹Un moine ne se joindra pas à un autre aux heures indues.

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… pour chaque jour


Les oiseaux sont les premiers locataires de la Bible, bien avant l’apparition de l’homme, juste après l’éveil de Dieu. On ouvre le Livre à sa première page et c’est aussitôt le chahut, milliers d’oiseaux dans l’incendie de Dieu, milliers de battements d’ailes dans la panique d’amour. On entre dans la Bible par la Genèse. On est dans la Genèse comme dans la cage thoracique de Dieu, à même le diaphragme : à chaque marée du souffle le monde se soulève, des couches entières du monde surgissent, d’abord les eaux, puis les terres, puis les pierres et les plantes, puis les animaux et enfin, en bout de souffle, l’homme – et cette chose étonnante, cette énigme de l’ignorance de Dieu devant sa création. Car Dieu qui fait tout ne sait rien de ce qu’il fait. Dieu qui fait les animaux ne connaît pas leurs noms : « Yahvé Dieu modela encore du sol toutes les bêtes sauvages et tous les oiseaux du ciel, et il les amena à l’homme pour voir comment celui-ci les appellerait : chacun devait porter le nom que l’homme lui aurait donné. » Les bêtes auprès de Dieu vivaient loin de leur nom. Elles gardent en elles quelque chose de ce premier silence. Par un côté elles tiennent de Dieu et par l’autre côté elles tiennent de l’homme. Elles errent, craintives, entre les deux. 

(CHRISTIAN BOBIN, Le Très-Bas, Coll. L’un et l’autre, dirigée par J.-B. Pontalis, Éditions Gallimard, 1992, p. 86)










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