27 novembre
Montrer tout ce qui est bon et
saint
par des actes plus
encore que par des paroles.
(Règle de Saint
Benoît 2,12)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
48,1-9 (Le travail manuel de
chaque jour)
¹L'oisiveté est ennemie de l'âme. Les frères doivent donc consacrer certaines
heures au travail des mains et d'autres à la lecture des choses divines. ²C'est pourquoi nous croyons pouvoir régler l'une et l'autre de ces occupations
de la manière suivante : ³De Pâques au 13 septembre, les frères sortiront dès
le matin pour s'employer aux travaux nécessaires, depuis la première heure du
jour jusqu'à la quatrième environ ; ⁴depuis la quatrième jusqu'à la sixième,
ils s'adonneront à la lecture. ⁵Après la sixième heure, leur dîner fini, ils
se reposeront sur leur lit dans un parfait silence. Si quelqu'un veut lire, il
pourra le faire tout bas de façon à n'incommoder personne. ⁶On dira None plus
tôt qu'à l'ordinaire, environ à la huitième heure et demie. Après quoi, ils se
mettront de nouveau à l'ouvrage jusqu'aux Vêpres. ⁷Si les frères se trouvent
obligés, par la nécessité ou la pauvreté, à travailler eux-mêmes aux récoltes,
ils ne s'en affligeront point ; ⁸c'est alors qu'ils seront vraiment moines,
lorsqu'ils vivront du travail de leurs mains, à l'exemple de nos pères et des
Apôtres. ⁹Que tout néanmoins se fasse avec modération, par égard pour les
faibles.
❇ ❇ ❇
…
pour chaque jour
Au treizième siècle on venait de Dieu et on y retournait. La réponse
dans son intégralité était dans la Bible, ne faisait qu’un avec le Livre. Elle
n’était pas tant dans la Bible que dans le cœur de celui qui lisait la Bible
pour y trouver la réponse. Et il ne pouvait bien lire qu’en faisant entrer sa
lecture dans chacun de ses jours. La réponse n’était pas lue mais éprouvée –
charnellement éprouvée, mentalement éprouvée, spirituellement éprouvée. Ce
n’était pas une réponse de professeur. Les professeurs sont des gens qui
apprennent aux autres les mots qu’eux-mêmes ont trouvés dans les livres. Mais
on n’apprend pas de mots dans un livre d’air. On en reçoit par intervalles la
fraîcheur. On tressaille sous le souffle d’une parole : je t’aimais bien
avant que tu sois né. Je t’aimerai bien après la fin des temps. Je t’aime dans
toutes éternités.
(CHRISTIAN BOBIN, Le Très-Bas, Coll. L’un et l’autre, dirigée par
J.-B. Pontalis, Éditions Gallimard, 1992, p. 14-15)
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