18 décembre
C’est
de bon cœur que les disciples doivent obéir parce que
« Dieu aime celui
qui donne joyeusement ».
(Règle
de Saint Benoît 5,16)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 63,1-9 (Le rang à garder dans la communauté)
¹Les frères garderont dans le monastère la date que détermine leur
entrée en religion, ou le mérite de leur vie et la décision de l'abbé. ²Celui-ci cependant ne troublera pas le troupeau qui lui est confié, et ne
prendra aucune décision injuste comme s'il jouissait d'un pouvoir arbitraire. ³Il songera sans cesse au compte qu'il devra rendre à Dieu de toutes ses
décisions et de tous ses actes. ⁴Ainsi donc, c'est selon le rang qu'il aura
établi, ou celui que les frères tiennent à leur entrée, qu'ils iront au baiser
de paix et à la communion, entonneront les psaumes et prendront place au chœur. ⁵Nulle part, il n'y aura avantage ou préjudice du simple fait de l'âge dans
l'ordre à garder, ⁶puisque Samuel et Daniel, encore enfants, ont jugé les
anciens. ⁷Donc, à l'exception de ceux que, comme nous l'avons dit, l'abbé aura
promus pour des motifs supérieurs, ou qu'il aura fait déchoir pour des raisons
fondées, tous les autres prendront rang à dater de leur entrée en religion : ⁸en sorte que, par exemple, celui qui sera arrivé au monastère à la seconde
heure du jour, se reconnaîtra, quel que soit son âge ou sa dignité, le cadet de
celui qui est arrivé à la première heure. ⁹Quant aux enfants, ils seront
maintenus dans la Règle en tout et par tous.
Ms Abbaye de Maredret
…
pour chaque jour
Le respect du rang objectif de l’entrée au monastère ou de la place
désignée par l’abbé est la manière la plus quotidienne d’exercer cette liberté.
Les manifestations habituelles de la vie commune, la prière liturgique en
particulier, en donnent régulièrement l’occasion (v.4). Là, les moines sont
débarrassés de tous les préjugés sociaux ou psychologiques. Pas de place pour
les complexes, ni pour la fausse modestie, encore moins pour l’orgueil ou la
fierté dus à une supériorité humaine quelconque : l’âge, la culture, le
milieu social, les diplômes, la fortune… Les critères mondains n’ont plus
cours. Pas d’ambition qui ne soit ridicule, pas d’infériorité qui pèse, pas de
dignité à revendiquer pour soi ou à réserver à quelques privilégiés. Cette
perspective renverse allègrement les manières de voir les plus courantes. Saint
Benoît veut le souligner quand il rappelle les figures bibliques de Samuel et
de Daniel (v.5). L’un comme l’autre, malgré leur jeunesse, ont pu juger de
respectables anciens, revêtus de l’autorité religieuse. Ils n’étaient pas doués
d’une clairvoyance humaine ou d’un mérite particuliers mais ils obéissaient
simplement à l’appel de Dieu et, réceptifs à son Esprit, transmettaient sa
Parole. Enfants, ils apparaissent comme des icônes de la vocation
monastique : recevoir la Parole de Dieu, en vivre et la transmettre dans
la droiture de son cœur. Le moine est un « prophète-enfant », docile
jour après jour au souffle de la Parole. Telle est sa vocation. Rien de plus,
rien de moins. L’appel adressé à tout chrétien n’est pas différent.
(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « VIVRE EN FRÈRES,
‘Avant tout aimer Dieu de tout son cœur, ensuite le prochain comme soi-même’»,
Regard sur la Règle de saint Benoît n° 2, Saint-Léger éditions, 2017, p.
92-93.)
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