19 décembre
L’homme estimera que Dieu, du
haut du ciel,
le regarde à tout
moment.
(Règle de Saint
Benoît 7,13)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
63,10-19 (Le rang à garder dans
la communauté)
¹⁰Les plus jeunes honoreront donc leurs anciens; et les anciens auront
de l'affection pour leurs cadets. ¹¹Lorsqu'ils se nommeront les uns les
autres, il ne sera permis à personne de désigner quelqu'un par son seul nom, ¹²mais les anciens donneront aux plus jeunes le nom de Frères, et les plus jeunes
à leurs anciens celui de Nonni, terme qui exprime la révérence à un
père. ¹³Quant à l'abbé, parce qu'on croit fermement qu'il tient la place du
Christ, il recevra l'appellation de Dominus et Abbé, non qu'il se l'arroge de
lui-même, mais par honneur et amour du Christ. ¹⁴Aussi devra-t-il s'en
pénétrer et se rendre digne d'un pareil honneur. ¹⁵Quand les frères se
rencontreront, le plus jeune demandera à l'ancien sa bénédiction. ¹⁶Si un
ancien vient à passer, le jeune se lèvera, lui fera place pour s'asseoir, et ne
se permettra pas de se rasseoir que son ancien ne l'y ait invité. ¹⁷On
accomplira ainsi ce qui est écrit: « Se prévenir d'honneur les uns les
autres. » ¹⁸Les petits enfants et les adolescents garderont leur rang
avec discipline, à l'oratoire et au réfectoire. ¹⁹Mais hors de là et en tout
lieu, ils seront sous la garde et la surveillance de quelqu'un, jusqu'à ce
qu'ils aient atteint un âge où domine la raison.
Ms Abbaye de Maredret
…
pour chaque jour
L’enfant partit avec l’ange et le chien suivit derrière. Dans cette phrase vous ne voyez ni l’ange ni l’enfant. Vous voyez le
chien seulement, vous devinez son humour joyeuse, vous le regardez suivre les
deux invisibles : l’enfant – rendu invisible par son insouciance –, l’ange
– rendu invisible par sa simplicité. Le chien, oui, on le voit. Derrière. À la
traine. Il suit les deux autres. Il les suit à la trace et parfois il flâne, il
s’égare dans un pré, il se fige devant une poule d’eau ou un renard, puis en
deux bonds il rejoint les autres, il recolle aux basques de l’enfant et de
l’ange. Vagabond, folâtre. L’enfant et l’ange sont sur la même ligne. Peut-être
l’enfant tient-il la main de l’ange, pour le conduire, pour que l’ange ne soit
pas trop gêné, lui qui va dans le monde visible comme un aveugle dans le plein
jour. Et l’enfant chantonne, raconte ce qui lui passe par la tête, et l’ange
sourit, acquiesce – et le chien toujours derrière ces deux-là, tantôt à droite,
tantôt à gauche. Ce chien est dans la Bible. Il n’y pas beaucoup de chiens dans
la Bible. Il y a des baleines, des brebis, des oiseaux et des serpents, mais
très peu de chiens. Vous ne connaissez même que celui-là, traînant les chemins,
suivant ses deux maîtres : l’enfant et l’ange, le rire et le silence, le
jeu et la grâce.
(CHRISTIAN BOBIN, Le Très-Bas, Coll. L’un et l’autre, dirigée par
J.-B. Pontalis, Éditions Gallimard, 1992, p. 12-13)
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