12 janvier
Les frères donneront leur avis
en toute humilité et
soumission.
(Règle de Saint
Benoît 3,4)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
2,16-22 (Les qualités que doit
avoir l'abbé)
¹⁶Que l'abbé ne fasse donc point acception des personnes dans le
monastère. ¹⁷Qu'il n'aime point l'un plus que l'autre, si ce n'est celui qu'il
trouvera plus avancé dans les bonnes actions et l'obéissance. ¹⁸L'homme libre
ne sera pas préféré à celui qui sera venu de l'esclavage, à moins qu'il n'y ait
à cela une autre cause raisonnable. ¹⁹Si l'abbé juge, pour un juste motif,
pouvoir faire cette distinction, qu'il en use ainsi à l'égard de chacun, de
quelque condition qu'il soit; hormis le cas susdit, que chacun garde sa place ! ²⁰Car, libres ou esclaves, nous sommes tous un dans le Christ, et nous portons
tous les mêmes armes, au service d'un même Seigneur. Auprès de Dieu, en effet,
il n'y a pas acception de personnes. ²¹La seule chose qui nous distingue à ses
yeux, c'est le fait d'être plus riche que d'autres en bonnes œuvres et en
humilité. ²²L'abbé témoignera donc à tous une égale charité; et il n'y aura
pour tous qu'une même discipline, appliquée selon les mérites de chacun.
Ms Abbaye de Maredret
…
pour chaque jour
Toute action comporte le risque de s’approprier son effort, de le
mesurer, et qui dit mesure dit comparaison. Mais la comparaison entraîne le
jugement qui mène à l’exclusion. « Agir » consistera donc aussi à
s’interdire de regarder l’œil des autres en ouvrant son regard à la lumière de
Dieu et en s’exposant soi-même au jugement de sa Parole et au rayonnement de
son amour.
Alors, et alors seulement, l’abbé pourra aimer tous ses frères
« d’une égale charité » (v.22). Il portera sur eux un regard libre,
ni superficiel, ni sévère, mais clairvoyant parce qu’il sera aimant, et aimant
parce qu’il sera humble. S’il s’applique à « faire », à mettre en
pratique la Parole de Dieu et les bons désirs qui l’habitent, il découvrira
qu’à cet égard, quelles que soient les insuffisances, faiblesses et entraves de
la nature, tous sont « uns dans le Christ, portant les mêmes armes au service
du même Seigneur » (v.20). Tous ont à lutter dans le combat de la vie
fraternelle pour que les actes rejoignent les intentions. Sur le champ de
bataille, on n’observe pas de préséance ; chacun risque sa vie. Tout au
plus peut-on remarquer des combattants plus habiles que d’autres à manier les
armes. Et ici, saint Benoît le répète, les armes de la victoire sont les bonnes
actions et l’humilité (v.21).
(Extrait de : Sœur LOYSE
MORARD osb, « L’ART DE GOUVERNER, ‘Servir plutôt que commander’ »,
Regard sur la Règle de saint Benoît n° 1, Saint-Léger éditions, 2017, p. 44-45.)
1 commentaire:
Bonne année à Saint Benoît au jour le jour. Merci pour ces belles méditations. Jean-Louis (Saint-Léger éditions)
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