13 janvier

Avant tout, aimer le Seigneur Dieu
de tout son cœur, de toute son âme, de toute sa force.
(Règle de Saint Benoît 4,1)



La Règle de Saint Benoît…

RB 2,23-29 (Les qualités que doit avoir l'abbé)

²³Dans son enseignement, l'abbé doit toujours suivre le modèle que lui donne l'Apôtre quand il dit: « Reprends, supplie, menace. » ²⁴Ainsi doit-il varier sa manière selon les circonstances, mêlant douceurs et menaces, montrant tantôt la sévérité d'un maître, tantôt la tendresse d'un père. ²⁵Ainsi, encore, reprendra-t-il plus durement les indociles et les turbulents; il suppliera de progresser ceux qui sont obéissants, doux et patients; quant aux négligents et aux rebelles, nous l'avertissons de les menacer et de les corriger. ²⁶Qu'il ne ferme pas les yeux sur les péchés des délinquants. Mais qu'il les retranche autant qu'il le pourra, jusque dans les racines, aussitôt qu'il les verra naître, se souvenant du malheur d'Héli, grand-prêtre de Silo. ²⁷Pour ce qui est des âmes plus délicates et intelligentes, il lui suffira de les reprendre une fois ou deux par des admonitions ; ²⁸tandis qu'il doit punir par des verges et autres châtiments corporels les méchants, les opiniâtres, les superbes et les désobéissants, et cela dès qu'ils commenceront à mal faire, sachant qu'il est écrit :  « L'insensé ne se corrige point par des paroles » ; ²⁹et encore: « Frappe des verges ton fils et tu délivreras son âme de la mort. »


Ms Abbaye de Maredret

… pour chaque jour

Comme abbé, il rencontre chez ses frères de grandes différences dans la manière d’accueillir et de mettre en pratique la Parole qu’il leur transmet. Cette diversité lui pose problème ; il y revient souvent. À la fin de sa vie, il l’envisagera avec plus de sérénité, comme le montre le chapitre 64. Expérience faite, il se sera rendu compte que la manière forte – qui risque de briser le roseau cassé – n’est pas la bonne, qu’il faut certes haïr les vices, mais surtout aimer la personne, veiller à ne pas la confondre avec le défaut qui l’accable, ne pas oublier qu’il s’agit avant tout d’un frère ou d’une sœur à respecter et à aimer ! Il saura qu’il est plus facile de condamner que de pardonner et que l’attitude qui sauve – et corrige vraiment – n’est pas le jugement mais la miséricorde. Éliminer les vices n’en demeure pas moins une nécessité ; l’amour cependant y réussit mieux qu’une sévérité excessive. Au soir de sa vie, saint Benoît ne reniera pas ce qu’il a écrit autrefois ; il y renverra même, mais pour souligner que la charité reste toujours la seule et la meilleure manière concrète de corriger un fautif. Saint Paul n’écrivait-t-il pas : « Reprends, supplie, menace, mais toujours avec patience et le souci d’instruire » (2 Tim 4,2) ? 

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « L’ART DE GOUVERNER, ‘Servir plutôt que commander’ », Regard sur la Règle de saint Benoît n° 1, Saint-Léger éditions, 2017, p. 48-49.)










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