15 janvier
Ne
rien préférer à l’amour du Christ.
(Règle
de Saint Benoît 4,21)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 2,33-40 (Les qualités que doit avoir
l'abbé)
³³Avant tout qu'il se garde de négliger ou de compter pour peu le salut
des âmes qui lui sont confiées, sans donner plus de soin aux choses passagères,
terrestres et caduques. ³⁴Qu'il pense sans cesse que ce sont des âmes qu'il a
reçues à conduire et qu'il devra en rendre compte. ³⁵Et, de peur qu'il ne se
préoccupe à l'excès de la modicité des ressources du monastère, il se
rappellera qu'il est écrit: « Cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa
justice: le reste vous sera donné par surcroît »; ³⁶et encore:
« Rien ne manque à ceux qui le craignent. » ³⁷Qu'il sache donc bien
que ce sont des âmes qu'il a reçues à conduire; qu'il soit prêt à en rendre
compte. ³⁸Quel que soit le nombre des frères placés sous sa garde, qu'il sache
avec certitude qu'au jour du jugement il devra rendre compte au Seigneur de
toutes ces âmes, et de plus, sans nul doute, de la sienne propre. ³⁹Vivant
ainsi dans la crainte constante de cet examen qui attend le pasteur au sujet de
ses brebis, c'est le souci même des comptes dus pour autrui qui le rendra
attentif sur lui-même, ⁴⁰et, en corrigeant les autres par ses avis, il se
corrigera de ses propres défauts.
Ms Abbaye de Maredret
…
pour chaque jour
En finale de sa réflexion, saint Benoît revient encore sur le caractère
avant tout spirituel de la responsabilité de l’abbé (v.33-36). Dans l’ordre de
ses préoccupations, l’attention qui s’attache au bien spirituel de chaque
personne, doit à tout prix occuper la première place. Quand il lui recommande
de « ne pas se préoccuper à l’excès de la modicité des ressources du
monastère » (v.35), saint Benoît n’ignore pas la tension permanente, plus
ou moins sensible selon les moments, qui règne en chacun de nous entre les
préoccupations matérielles et le désir spirituel, le travail et la prière, les
soucis, voire la peur, et l’abandon serein qui caractérise l’espérance. L’abbé
y est particulièrement exposé. Il devra chercher à réconcilier en lui ces deux
forces qui appartiennent toutes les deux à la vie réelle et souvent se
tiraillent. Non pas s’évader vers la prière pour fuir la réalité, ni se noyer
dans l’activité au risque de perdre de vue la perspective de Dieu qui, par
définition, échappe à nos prises. Nous vivons toujours en situation d’équilibre
instable entre ces deux versants de la réalité…
(Extrait de : Sœur LOYSE
MORARD osb, « L’ART DE GOUVERNER, ‘Servir plutôt que commander’ »,
Regard sur la Règle de saint Benoît n° 1, Saint-Léger éditions, 2017, p. 51-52)
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