19 janvier

Mettre en Dieu son espérance.
(Règle de Saint Benoît 4,41)



La Règle de Saint Benoît…

RB 4,22-43 (Les instruments des bonnes œuvres)

²²Ne point se mettre en colère.
²³Ne point se réserver un temps pour la vengeance.
²⁴Ne pas nourrir de fausseté dans son cœur.
²⁵Ne point donner une fausse paix.
²⁶Ne jamais perdre la charité.
²⁷Ne point jurer, de peur de se parjurer.
²⁸Dire la vérité de cœur comme de bouche.
²⁹Ne point rendre le mal pour le mal.
³⁰Ne pas faire d'injustice, mais supporter patiemment celles qu'on nous fait.
³¹Aimer ses ennemis.
³²Ne pas maudire ceux qui nous maudissent mais plutôt les bénir.
³³Souffrir persécution pour la justice.
³⁴N'être point orgueilleux.
³⁵Ni adonné au vin.
³⁶Ni grand mangeur.
³⁷Ni endormi.
³⁸Ni paresseux.
³⁹Ni murmurateur.
⁴⁰Ni détracteur.
⁴¹Mettre en Dieu son espérance.
⁴²Si l'on voit en soi quelque bien, l'attribuer à Dieu et non à soi-même.
⁴³Se reconnaître, au contraire, toujours auteur du mal qui est en soi et se l'imputer.


Ms Abbaye de Maredret

… pour chaque jour


Il s’agit du conflit entre trois principes dans l’être et dans la vie de l’homme : le principe de la pensée, le principe de la parole et le principe de l’action. Tout conflit entre moi-même et mes semblables vient de ce que je ne dis pas ce que je pense et que je ne fais pas ce que je dis. Car, de ce fait, la situation entre moi-même et autrui s’embrouille et s’envenime toujours à nouveau et de plus en plus ; quant à moi, dans mon délabrement intérieur, désormais tout à fait incapable de la maîtriser, me voici devenu, à l’encontre de toutes mes illusions, son esclave docile. Par notre contradiction, par notre mensonge nous alimentons et aggravons les situations conflictuelles et nous leur donnons pouvoir sur nous jusqu’à ce qu’elles nous réduisent à l’esclavage. Pour en sortir, une seule issue : comprendre le revirement : tout dépend de moi, et vouloir le revirement : je veux me rajuster.
Mais pour être à la hauteur de cette grande tâche, l’homme doit d’abord, par-delà tout le fatras de choses sans valeur qui encombrent sa vie, rejoindre son soi, il doit se trouver lui-même, non pas le moi manifeste de l’individu égocentrique, mais le soi profond de la personne vivant avec le monde. Et, là encore, toute notre habitude fait obstacle.
Je terminerai ce chapitre par une plaisante anecdote de l’ancien temps qui ressuscita dans la bouche d’un Tsaddik.

Rabbi Enokh racontait : « Il y avait une fois un sot si insensé qu’on l’avait surnommé le Golem. Chaque matin, au lever, c’était pour lui tout un problème de retrouver ses vêtements, une tâche véritablement si ardue pour sa pauvre tête qu’il en hésitait, le soir, à se déshabiller pour se coucher. Mais voilà qu’un soir, prenant son courage à deux mains, il s’empara d’un crayon et d’un bout de papier sur lequel il consigna l’emplacement de chacune des parties de son vêtement qu’il quittait. Au matin, tout joyeux, il se leva et prit la liste : ‘La casquette – ici’, et il s’en coiffa ; ‘Le pantalon – là’, et il l’enfila, et ainsi de suite jusqu’à ce qu’il eût tout revêtu. ‘Oui, mais moi-même, où suis-je donc ?’ se demanda-t-il soudain, tout anxieux, ‘où suis-je donc passé ?’ Et ce fut en vain qu’il se chercha et qu’il fouilla partout : il n’arriva pas à se retrouver. Ainsi de nous », dit le Rabbi. 

(MARTIN BUBER, LE CHEMIN DE L’HOMME d’après la doctrine hassidique, Éditions du Rocher, 1999, p. 38-39)










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