22 janvier

Entendre volontiers les saintes lectures.
(Règle de Saint Benoît 4,55)



La Règle de Saint Benoît…

RB 5,1-13 (L'obéissance)

¹Le premier degré d'humilité est l'obéissance sans délai. ²Elle convient à ceux qui n'ont rien de plus cher que le Christ. ³Mus par le service sacré dont ils ont fait profession, ou par la crainte de l'enfer, et par le désir de la gloire de la vie éternelle, dès que le supérieur a commandé quelque chose, ils ne peuvent souffrir d'en différer l'exécution, tout comme si Dieu lui-même en avait donné l'ordre. C'est d'eux que le Seigneur dit: « Dès que son oreille a entendu, il m'a obéi. » Et il dit encore à ceux qui enseignent: « Qui vous écoute, m'écoute. » Ceux qui sont dans ces dispositions, renonçant aussitôt à leurs propres intérêts et à leur propre volonté, quittent ce qu'ils avaient en mains et laissent inachevé ce qu'ils faisaient. Ils suivent d'un pied si prompt l'ordre donné que, dans l'empressement qu'inspire la crainte de Dieu, il n'y a pas d'intervalle entre la parole du supérieur et l'action du disciple, toutes deux s'accomplissant au même moment. ¹⁰Ainsi agissent ceux qui aspirent ardemment à la vie éternelle. ¹¹C'est pour cela qu'ils entrent dans la voie étroite dont parle le Seigneur, lorsqu'il dit: « Étroite est la voie qui conduit à la vie. » ¹²Aussi, ne vivant plus à leur gré et n'obéissant plus à leurs désirs ni à leurs inclinations, ils marchent au jugement et au commandement d'autrui, et désirent se soumettre à un abbé en vivant dans un monastère. ¹³Assurément les hommes de cette trempe imitent le Seigneur qui dit dans cette sentence: « Je ne suis pas venu faire ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. »


Ms Abbaye de Maredret

… pour chaque jour

L’obéissance est d’abord une disposition du cœur, essentiellement une affaire d’amour pressé de s’incarner, comme celle du Christ. Il faut pour la vivre rien moins que préférer le Christ à tout. Elle est le test de cet amour. Le précepte énoncé au chapitre 4 se réalise par elle : « Ne rien préférer à l’amour du Christ » ; l’obéissance fournit la preuve d’un authentique désir de Dieu.
Voilà pourquoi on la trouve partout dans la Règle. Elle n’est pas seulement un acte occasionnel, mais un état du cœur, permanent, fait de confiance et de disponibilité. Saint Benoît s’y réfère en chaque occasion. Sa mise en œuvre concerne bien plus que les relations verticales, avec le supérieur ou l’abbé, elle s’applique tout autant aux relations mutuelles, à toutes les relations humaines. Le moine y est appelé aussi bien dans le courant de la vie quotidienne que dans les circonstances exceptionnelles ou les cas « impossibles », et cela précisément parce que l’obéissance n’est pas une affaire de discipline ni d’héroïsme mais une question de confiance. Jésus sur la croix est mort non pas en héros, mais en Fils de son Père. Celui qui obéit se remet lui-même, avec Jésus, entre les mains du Père. 

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « OBÉIR, UNE SAGESSE ? ‘… ceux qui n’ont rien de plus cher que le Christ…’ », Regard sur la Règle de saint Benoît n° 3, Saint-Léger éditions, 2017, p. 34-35.)










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