16 mai
S’obéir
à l’envie.
(Règle
de Saint Benoît 72,6)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 2,33-40 (Les qualités que doit avoir
l'abbé)
³³Avant tout qu'il se garde de négliger ou de compter pour peu le salut
des âmes qui lui sont confiées, sans donner plus de soin aux choses passagères,
terrestres et caduques. ³⁴Qu'il pense sans cesse que ce sont des âmes qu'il a
reçues à conduire et qu'il devra en rendre compte. ³⁵Et, de peur qu'il ne se
préoccupe à l'excès de la modicité des ressources du monastère, il se
rappellera qu'il est écrit: « Cherchez d'abord le royaume de Dieu et sa
justice: le reste vous sera donné par surcroît »; ³⁶et encore:
« Rien ne manque à ceux qui le craignent. » ³⁷Qu'il sache donc bien
que ce sont des âmes qu'il a reçues à conduire; qu'il soit prêt à en rendre
compte. ³⁸Quel que soit le nombre des frères placés sous sa garde, qu'il sache
avec certitude qu'au jour du jugement il devra rendre compte au Seigneur de
toutes ces âmes, et de plus, sans nul doute, de la sienne propre. ³⁹Vivant
ainsi dans la crainte constante de cet examen qui attend le pasteur au sujet de
ses brebis, c'est le souci même des comptes dus pour autrui qui le rendra
attentif sur lui-même, ⁴⁰et, en corrigeant les autres par ses avis, il se
corrigera de ses propres défauts.
…
pour chaque jour
Les paroles que nous avons chantées expriment
notre condition chrétienne : nous sommes les brebis de Dieu. Car c'est lui
le Seigneur notre Dieu, c'est lui qui nous a faits. Il est notre Dieu. Nous
sommes le peuple de son pâturage, les brebis guidées par sa main. Les bergers
humains n'ont pas fait les brebis qu'ils possèdent ; les brebis qu'ils
conduisent, ce n'est pas eux qui les ont créées. Tandis que le Seigneur notre
Dieu, parce qu'il est Dieu et créateur, a fait pour lui les brebis qu'il
possède et qu'il conduit. Ce n'est pas un autre qui les a rassemblées, et
celles qu'il a rassemblées, ce n’est pas un autre qui les conduit.
Après avoir professé dans ce cantique que
nous sommes ses brebis, le peuple de son pâturage, les brebis guidées par sa
main, écoutons ce qu'il nous dit comme à ses brebis. Précédemment, il parlait
aux bergers et nous étions dans l'effroi ; maintenant, c'est aux brebis qu'il
parle et vous l'écoutez avec sécurité. Qu'y a-t-il donc dans ces paroles
aujourd'hui ? Ne devrions-nous pas, à notre tour, être en sécurité, tandis que
vous éprouveriez de l'effroi ? Pas du tout. D'abord parce que nous avons beau
être pasteurs, le pasteur n'écoute pas seulement avec effroi ce qui est dit aux
pasteurs, mais aussi ce qui est dit aux brebis. Car s'il écoute tranquillement
ce qui est dit aux brebis, c'est qu'il ne s'intéresse pas à elles. Ensuite, et
nous l'avons dit plus d'une fois à votre charité, deux points doivent être
considérés à notre sujet : le premier c'est que nous sommes chrétiens, le
second c'est que nous avons l'autorité. Du fait que nous avons l'autorité, nous
sommes comptés parmi les pasteurs, si nous en sommes de bons. Du fait que nous
sommes des chrétiens, nous sommes nous aussi, avec vous, des brebis. Que le
Seigneur s'adresse aux pasteurs ou aux brebis, nous devons donc toujours
l'écouter avec effroi, et l'inquiétude ne doit pas quitter notre cœur.
Apprenez donc, mes frères, pourquoi le Seigneur réprimande les brebis
déloyales, et ce qu'il promet à ses brebis. Et vous, dit-il, mes
brebis. Quel bonheur d'être le troupeau de Dieu. Si l'on y réfléchit, mes
frères, même au milieu des larmes et des épreuves présentes, cela donne une
grande joie. Car il a été dit : Toi qui es le pasteur d'Israël à
celui dont il est dit : Il n'a pas sommeil, il ne dort pas, le gardien
d'Israël. Donc, il veille sur nous quand nous veillons, il veille aussi sur
nous quand nous dormons. Si le bétail d'un homme est en sécurité à cause de son
berger humain, quelle doit être notre sécurité lorsque c'est Dieu qui nous
conduit, non seulement parce qu'il nous conduit, mais aussi parce qu’il nous a
faits ! Et vous, dit-il, mes brebis, parole du
Seigneur : Voici que je vais juger entre brebis et brebis, entre béliers et
boucs. Qu'est-ce que les boucs viennent faire dans le troupeau de Dieu ? Dans
les mêmes pâturages, auprès des mêmes sources, les boucs destinés à être mis à
la gauche du Seigneur sont mélangés avec les brebis de sa droite. Ils
commencent par être tolérés avant d'être séparés. Et cela exerce la patience
des brebis, à la ressemblance de la patience de Dieu. C'est lui qui fera la
séparation : les uns à gauche, les autres à droite.
(SAINT AUGUSTIN, Sermon « Sur les
brebis »)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire