21 mai
Qui donc que tu sois,
qui te hâtes vers la
patrie céleste,
accomplis avec l’aide
du Christ,
cette toute petite
Règle, écrite pour les débutants.
(Règle de Saint
Benoît 73,8)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 4,44-62 (Les instruments des bonnes œuvres)
⁴⁴Craindre le jour du jugement.
⁴⁵Redouter l'enfer.
⁴⁶Désirer la vie éternelle de
toute l'ardeur de l'esprit.
⁴⁷Avoir chaque jour la menace de
la mort devant les yeux.
⁴⁸Veiller à toute heure sur les
actions de sa vie.
⁴⁹Tenir pour certain qu'en tout
lieu Dieu nous regarde.
⁵⁰Briser contre le Christ les
pensées mauvaises, sitôt qu'elles naissent dans le cœur, et les découvrir à un
père spirituel.
⁵¹Garder sa langue de tout
propos mauvais ou pernicieux.
⁵²Ne pas aimer à beaucoup
parler.
⁵³Ne pas dire de paroles vaines
ou qui portent à rire.
⁵⁴Ne point aimer le rire lourd
ou bruyant.
⁵⁵Entendre volontiers les
saintes lectures.
⁵⁶S'appliquer fréquemment à la
prière.
⁵⁷Confesser chaque jour à Dieu
dans la prière avec larmes et gémissements ses fautes passées,
⁵⁸et, de plus, se corriger de
ses fautes.
⁵⁹Ne pas accomplir les désirs de
la chair.
⁶⁰Haïr sa volonté propre.
⁶¹Obéir en tout aux ordres de
l'abbé, même si, à Dieu ne plaise, il agit autrement; se souvenant du précepte
du Seigneur: « Faites ce qu'ils disent, mais ce qu'ils font, ne le faites
pas. »
⁶²Ne pas vouloir être appelé
saint avant de l'être, mais le devenir d'abord, alors on le sera appelé avec
plus de vérité.
…
pour chaque jour
Il a dit encore : « Souviens-toi toujours de ta sortie, et
n’oublie pas le jugement éternel, et il n’y aura pas de dissonance dans ton
âme ».
Abba Évagre a dit : « Assis dans ta cellule, rassemble tes
pensées. Rappelle-toi le jour de la mort. Vois quel sera alors l’état
cadavérique de ton corps, considère l’événement, ressens la peine, condamne la
vanité qui est dans le monde, afin de pouvoir persévérer toujours dans ton
propos de retraite, sans faiblir. Souviens-toi aussi de la condition présente
en enfer, réfléchis comment sont là-bas les âmes, dans quel terrible silence,
dans quels amers gémissements, dans quelle immense crainte, dans quelle agonie,
dans quelle attente ; la torture continuelle, les larmes d’âme sans fin.
Mais souviens-toi aussi du jour de la résurrection et de la comparution devant
Dieu. Imagine ce jugement effrayant et redoutable. Évoque ce qui est réservé
aux pécheurs : la honte en présence de Dieu et des anges et des archanges
et de tous les hommes, c’est-à-dire les supplices, le feu éternel, le ver qui
ne meurt pas, le tartare, les ténèbres, le grincement des dents, les épouvantes
et les tourments. Évoque aussi les biens qui sont réservés aux justes :
l’assurance vis-à-vis de Dieu le Père et de son Fils, des anges et des
archanges et de tout le peuple des saints, le royaume des cieux et ses dons, la
joie et sa jouissance. De ces deux perspectives garde en toi la mémoire :
pleure sur le jugement des pécheurs, sois en deuil, craignant de faire partie
toi-même de leur nombre. Mais des biens réservés aux justes, réjouis-toi et
sois dans l’allégresse. De ceux-ci efforce-toi d’obtenir la jouissance, et de
ceux-là tâche d’être éloigné. Veille à ne jamais oublier, que tu sois à
l’intérieur de ta cellule ou hors d’elle, le souvenir de ces vérités de telle
sorte qu’au moins, grâce à elles, tu fuies les pensées malpropres et
nuisibles ».
(APOPHTEGMES, Évagre 4 et 1, dans : Sagesse du désert
– 365 textes des Pères du désert rassemblés par le Père Benoît Standaert osb,
Éditions de Solesmes, 2005, 187-189)
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