25 mai
Ouvrons les yeux à la lumière
divine.
Ayons les oreilles
attentives à la voix de Dieu…
(Règle de Saint
Benoît – Prologue 9)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 6,1-8 (La retenue dans le langage)
¹Faisons ce que dit le prophète: « J'ai résolu de surveiller
toutes mes voies, pour ne pas pécher par ma langue; j'ai placé une garde à ma
bouche, je me suis tu et humilié, et je me suis abstenu même de parler de
choses bonnes. » ²Le prophète nous montre par là que, si l'on doit
quelquefois s'interdire de bons discours par amour du silence, à plus forte
raison faut-il retrancher les paroles mauvaises pour éviter la peine due au
péché. ³C'est pourquoi, étant donnée l'importance du silence, on n'accordera que
rarement aux disciples, fussent-ils parfaits, la permission de parler même de
choses bonnes, saintes et édifiantes. ⁴Il est écrit, en effet: « Tu
n'éviteras pas le péché en parlant beaucoup » ; ⁵et ailleurs:
« La mort et la vie sont au pouvoir de la langue. » ⁶De fait, s'il
appartient au maître de parler et d'enseigner, il convient au disciple de se
taire et d'écouter. ⁷En conséquence, s'il faut demander quelque chose au
supérieur, on le fera en toute humilité, soumission et respect. ⁸Quant aux bouffonneries,
aux paroles oiseuses et qui portent à rire, nous les bannissons pour jamais et
en tout lieu, et nous ne permettons pas au disciple d'ouvrir la bouche pour de
tels propos.
…
pour chaque jour
Allons, courage, pauvre homme ! Fuis un peu
tes occupations, dérobe-toi un moment au tumulte de tes pensées. Rejette
maintenant tes lourds soucis et laisse de côté tes tracas. Donne un petit
instant à Dieu et repose-toi un peu en lui. Entre dans la chambre de
ton esprit, bannis-en tout, sauf Dieu ou ce qui peut t'aider à le
chercher. Ferme la porte et mets-toi à sa recherche.
À présent, parle, mon cœur, ouvre-toi tout
entier et dis à Dieu : Je cherche ton visage ; c’est ton visage,
Seigneur, que je cherche.
Et maintenant, toi, Seigneur mon Dieu,
enseigne à mon cœur où et comment te chercher, où et comment te trouver.
Seigneur, si tu n'es pas ici, où te chercherai-je en ton absence ? Et si tu es
partout, pourquoi ta présence m'est-elle invisible ? Certes, tu habites une
lumière inaccessible. Mais où est-elle, cette lumière inaccessible ?
Comment accéder à une lumière inaccessible ? Qui donc m'y conduira et m'y
introduira pour que je t’y voie ? Et puis, à quels indices, sous quels
traits te chercher ?
Je ne t'ai jamais vu, Seigneur mon Dieu, je
ne connais pas ton visage. Que peut faire, très haut Seigneur, que peut faire
ton lointain exilé ? Que peut faire ton serviteur tourmenté de ton amour et
rejeté loin de ta face ? Il aspire à te voir, et ta face est
trop éloignée de lui. Il désire t'aborder et ta demeure est inabordable. Il
souhaite te trouver et il ne sait où tu es. Il ambitionne de te chercher, et il
ignore ton visage. Seigneur, tu es mon Dieu, tu es mon Maître, et je ne t'ai
jamais vu. Tu m'as créé et recréé, tu m'as pourvu de tous mes biens, et je ne
te connais pas encore. Bref, j'ai été créé pour te voir, et je n’ai pas encore
réalisé ce pour quoi j’ai été créé.
Et toi, Seigneur, jusques à quand ? Jusques à
quand, Seigneur, nous oublieras-tu ? Combien de temps nous cacheras-tu ton
visage ? Quand nous
regarderas-tu et nous exauceras-tu ? Quand éclaireras-tu nos yeux et nous
montreras-tu ta face ? Quand reviendras-tu à nous ? Regarde-nous, Seigneur,
exauce-nous, éclaire-nous, montre-toi à nous. Rends-nous ta présence, pour
notre bonheur, toi dont l'absence est pour nous un tel malheur. Aie pitié de
nos laborieux efforts vers toi, nous qui ne pouvons rien sans toi.
Enseigne-moi à te chercher et montre-toi
quand je te cherche; car je ne puis te chercher si tu ne me l'enseignes, ni te
trouver si tu ne te montres. En mon désir, puissé-je te chercher, et, dans ma
recherche, te désirer; dans mon amour, puissé-je te trouver et, en te trouvant,
t'aimer.
(SAINT ANSELME DE CANTORBÉRY, Entretien
sur l’existence de Dieu)
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