17 juin
Ne
jamais désespérer de la miséricorde de Dieu.
(Règle de Saint Benoît
4,74)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 13,12-14 (Comment célébrer les laudes aux jours ordinaires)
¹²Il est entendu que les offices des Laudes et des Vêpres ne devront
jamais se conclure sans que le supérieur dise, en dernier lieu, en entier, au
milieu de l'attention générale, l'oraison dominicale, à cause des épines de
querelles qui ont accoutumé de se produire. ¹³Ainsi, les frères, engagés par
la promesse qu'ils font en cette oraison: « Pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons », se purifieront de ces sortes de fautes. ¹⁴Mais
aux autres Heures, il suffira de dire tout haut la dernière partie de cette
oraison, en sorte que tous répondent: « Mais délivre-nous du mal. »
…
pour chaque jour
À l'ordre de prier pour obtenir le
pardon de nos péchés, le Seigneur a ajouté une loi qui nous impose un
engagement précis : nous demandons que nos dettes soient remises, selon que
nous-mêmes remettons à nos débiteurs, Nous devons savoir que nous ne pouvons
pas obtenir ce que nous demandons à propos de nos péchés, si nous n'en faisons
pas autant pour ceux qui ont péché envers nous. C'est pourquoi le Christ dit
ailleurs : C'est la mesure dont vous vous servez qui servira de mesure
pour vous. Et le serviteur qui, après avoir été libéré de toute sa dette,
ne voulut pas à son tour remettre celle de son compagnon de service, est jeté
en prison. Parce qu'il n'avait pas voulu faire grâce à son compagnon, il a
perdu ce dont son maître lui avait fait grâce. Cela, le Christ l'établit avec
plus de force encore dans ses préceptes, lorsqu'il décrète avec la plus grande
sévérité : Quand vous êtes debout en prière, si vous avez quelque chose
contre quelqu'un, pardonnez, pour que votre Père qui est au cieux vous pardonne
vos fautes. Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est au cieux ne vous
pardonnera pas non plus vos fautes. Tu n'auras aucune excuse le jour du
jugement, car tu seras jugé selon ta sentence, et ce que tu auras fait à
autrui, tu le subiras toi-même.
En effet, Dieu a ordonné que les hommes
soient pacifiques et en bon accord, qu'ils vivent unanimes dans sa
maison. Il veut que nous persévérions, une fois régénérés, dans la
condition où nous a mis la seconde naissance ; il veut, puisque nous sommes
enfants de Dieu, que nous demeurions dans la paix de Dieu et, puisque nous
avons reçu un même esprit, que nous vivions dans l'unité du cœur et des
pensées. C'est ainsi encore que Dieu ne reçoit pas le sacrifice de l'homme qui
vit dans la dissension. Il ordonne que l'on s'éloigne de l'autel pour se
réconcilier d'abord avec son frère, afin que Dieu puisse agréer des prières
présentées dans la paix. Le plus grand sacrifice que l'on puisse offrir à Dieu,
c'est notre paix, c'est la concorde fraternelle, c'est le peuple rassemblé par
cette unité qui existe entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Lorsque Abel et Caïn, les premiers, offrirent
des sacrifices, ce n'est pas leurs présents que Dieu regardait, mais leurs
cœurs. Celui dont le présent lui plaisait, c'est celui dont le cœur lui
plaisait. Abel, pacifique et juste, en offrant le sacrifice à Dieu dans
l'innocence, enseignait aux autres, quand ils offrent leur présent à l'autel, à
y venir avec crainte de Dieu, avec un cœur loyal, en observant la justice, en
vivant dans la concorde et dans la paix. Il convenait donc, puisqu'il offrait
le sacrifice dans ces dispositions, qu'il devint ensuite un sacrifice offert à
Dieu. Il apparut ainsi comme le premier martyr et il a préfiguré, par la
victoire de son sang, la passion du Seigneur, lui qui possédait la justice et
la paix du Seigneur. Ce sont des hommes semblables qui sont couronnés par le
Seigneur, et qui, au jour du jugement, obtiendront justice avec lui.
Quant à l'homme de discorde et de dissension,
celui qui ne veut pas être en paix avec son frère selon l'attestation de
l'Apôtre et de l'Écriture, même s'il était mis à mort pour le nom chrétien, il
ne pourrait échapper à l'accusation de s'être séparé de ses frères. Car il est
écrit : Tout homme qui a de la haine contre son frère est un meurtrier.
Or, un meurtrier n'entre pas au Royaume des cieux, ne vit pas avec Dieu. Il ne
peut pas être avec le Christ, celui qui a préféré l'imitation de Judas à celle
du Christ.
(SAINT CYPRIEN, Commentaire sur la Prière
du Seigneur)
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