26 juillet

S’obéir à l’envie.
(Règle de Saint Benoît 72,6)



La Règle de Saint Benoît…

RB 46,1-6 (Ceux qui font des fautes en quelque autre chose)

¹Lorsqu'un moine dans un travail quelconque à la cuisine, au cellier, dans un service, à la boulangerie, au jardin, dans l'exercice d'un métier, ou en quelque lieu que ce soit, fait une faute, ²brise ou perd quelque chose, ou commet un autre délit, ³il ira aussitôt s'en accuser spontanément devant l'abbé et la communauté. S'il ne le fait pas et que son manquement soit connu par un autre, il subira une peine plus sévère. Mais s'il s'agit d'un péché secret de l'âme, il le manifestera seulement à son abbé ou aux pères spirituels, qui sachent guérir et leurs propres plaies et celles des autres sans les découvrir ni les divulguer.

… pour chaque jour

L’humilité se situe aux antipodes de la mauvaise culpabilité qui suppose un repli sur soi. Le coupable se mesure à un idéal qu’il s’est fixé ou que les autres lui ont imposé. L’humilité, elle, naît du regard jeté sur Dieu, non un Dieu qui juge à l’aune d’un règlement, mais le Dieu de l’Alliance, qui aime, attend, désire et pardonne toujours. L’humble ne compte pas ses fautes, il implore et reçoit la miséricorde de Dieu, à condition, bien sûr, qu’il s’accepte fautif et se déclare tel. Le disciple de saint Benoît n’attend pas que Dieu le confirme dans la justice qu’il se donne à lui-même, mais il espère être justifié par son pardon.
Reconnaître ses fautes par devers soi, intérieurement, même devant Dieu, ne coûte pas très cher. La vraie humilité appelle cette reconnaissance également devant les autres. Elle interdit de chercher à camoufler sa faiblesse, de faire semblant. Elle demande une mise à découvert qui exige toujours l’ouverture à l’Autre : à Dieu, aux autres, par un autre, la communauté ou l’abbé. Cette mise à découvert constitue, selon le chapitre 7 de la Règle, un principe essentiel de la vie spirituelle. Il repose sur la « crainte de Dieu », la conscience de son regard d’amour, et s’applique à tous les niveaux de la vie commune, extérieur autant qu’intérieur. 

(Extrait de : Sœur LOYSE MORARD osb, « LES DÉFIS DU QUOTIDIEN, ‘Que les moines soient toujours prêts’ – ‘Que tout soit commun à tous’», Regard sur la Règle de saint Benoît n° 8, Saint-Léger éditions, 2017, p. 132-133)









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