25 juillet
S’honorer
mutuellement avec prévenance.
(Règle
de Saint Benoît 72,4)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
45,1-3 (Ceux qui se trompent à l'oratoire)
¹Lorsque quelqu'un se trompe en récitant un psaume, un répons, une
antienne ou une leçon, s'il ne s'en humilie point sur place, devant tout le
monde, en faisant satisfaction, il sera soumis à une correction plus sévère: ²c'est qu'en effet il n'a pas voulu corriger par un acte d'humilité la faute
qu'il a commise par sa négligence. ³Les enfants, pour ces sortes de fautes, seront
battus de verges.
…
pour chaque jour
À l’oratoire, en particulier, où tout est saint, où l’œuvre accomplie
est d’une importance souveraine, où la routine, la lâcheté, la somnolence sont
toujours à craindre, chaque manquement réclame une expiation immédiate et
proportionnée à sa gravité. Quiconque, dit la Règle, se trompe en donnant un
psaume, un répons, une antienne ou une leçon, doit satisfaction. Cette erreur
peut être une faute de prononciation qui fait dire un mot pour un autre ou
défigurer un mot, ou bien une faute de chant, ou bien l’intonation d’une
formule liturgique qui n’est pas celle que réclament les rubriques : saint
Benoît ne spécifie pas et emploie l’expression générale : dum
pronuntiat. Il ne dit pas davantage en quoi consiste la satisfaction
exigée. Mais nous pouvons supposer avec vraisemblance que dans sa pensée il
s’agit de l’humiliation que s’impose à lui-même le délinquant, en
s’agenouillant ou en se prosternant à sa place, sous les yeux de tous.
(…)
Il n’est pas nécessaire, pour que la satisfaction soit due, que notre
faute ait provoqué un désordre appréciable ou bien un peu de cacophonie, ni
même que le voisin s’en soit aperçu. Ce n’est pas une question d’esthétique
générale, mais bien d’équité religieuse.
(…)
Toute la physionomie de notre religion dépend de l’idée que nous avons
de Dieu et de l’attitude que cette idée nous fait prendre en face de lui. Dieu,
dans la loi nouvelle, ne nous a pas écrasés sous un fardeau de prescriptions
rituelles multiples, parce qu’il a cru que la charité suffirait à régler notre
attitude devant sa Beauté.
(Dom PAUL DELATTE osb, Commentaire sur la Règle de Saint Benoît, Solesmes, Plon-Nourrit et Cie – G. Oudin et Cie, Paris, 1913, p. 338-339)
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