5 juillet
Les
moines doivent s’appliquer au silence en tout temps…
(Règle de Saint Benoît
42,1)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 28,1-8 (Ceux qui, souvent repris, refusent de se corriger)
¹Si un frère, après avoir été fréquemment repris pour quelque faute et
même après avoir été excommunié, ne s'amende pas, on lui infligera une
correction plus rude, c'est-à-dire on procédera contre lui par le châtiment des
verges. ²Que s'il ne se corrige pas encore, ou que, peut-être, enflé
d'orgueil, ce que Dieu ne permette pas, il veuille même défendre sa conduite,
l'abbé fera alors ce que fait un sage médecin : ³employer les cataplasmes, les
onguents des exhortations, les remèdes des divines Écritures, enfin la brûlure
de l'excommunication et les coups de verges. ⁴S'il voit que toute son habileté
n'a rien obtenu, il emploiera alors un moyen plus efficace, sa prière et celle
de tous les frères pour lui, ⁵afin que le Seigneur, qui peut tout, rende la
santé à ce frère malade. ⁶Mais si ce remède n'opérait pas la guérison, l'abbé
prendra alors le fer qui retranche, selon la parole de l'Apôtre: « Otez le
mal d'entre vous. » ⁷Et encore: « Si l'infidèle s'en va, qu'il s'en
aille », ⁸de peur qu'une brebis malade ne contamine tout le troupeau.
…
pour chaque jour
L'Écriture dit : Dieu châtie par le
fouet tout homme qu'il reçoit pour son fils. Et tu dis : « Peut-être
ferai-je exception ? » Si tu es excepté de la souffrance du fouet, tu es
excepté du nombre des fils. « Ainsi donc, dis-tu, il flagelle tous ses fils ? »
Parfaitement, il flagelle tous ses fils, comme il a flagellé son Fils unique.
Le Fils unique, né de la substance du Père, égal au Père dans la
condition de Dieu, le Verbe par qui tout s'est fait, n'avait
pas en lui de quoi être flagellé. Il s'est revêtu de chair pour ne pas se
soustraire à la flagellation. Celui qui châtie son Fils unique, alors qu'il est
sans péché, épargnerait le fils adoptif qui a péché ? Car l'Apôtre dit que nous
avons été appelés à l'adoption. Nous sommes devenus fils par adoption pour être
les cohéritiers du Fils unique, et même pour être son héritage : Demande,
et je te donnerai les nations en héritage. Dieu nous l'a proposé en
exemple avec ses souffrances.
Mais certes, pour que le faible ne défaille
pas devant les tentations à venir, il ne faut ni le tromper par un faux espoir,
ni le briser par la terreur. Dis-lui : Prépare ton âme à la tentation.
Et peut-être qu'il se met à défaillir, à trembler, à refuser d'avancer. Tu as
une autre parole à lui dire : Dieu est fidèle, il ne permettra pas que
vous soyez tentés au-dessus de vos forces. Annoncer et prédire les
souffrances à venir, cela fortifie le faible. Lorsqu'il en est trop effrayé et
terrifié, lorsque tu promets la miséricorde de Dieu, non en ce que les
tentations manqueront, mais en ce que Dieu ne permet pas que l'on soit tenté
au-dessus de ses forces, c'est là bander le membre brisé.
Car il y a des gens qui, lorsqu'on leur
annonce des épreuves à venir, renforcent leur armement et ont soif de ses
épreuves comme de leur boisson favorite. Ils font peu de cas pour eux-mêmes du remède
proposé aux fidèles, mais ils ambitionnent la gloire des martyrs. Il y en a
d'autres qui, en apprenant que des tentations vont nécessairement leur advenir
— ces tentations qui adviennent précisément au chrétien, et que l'on n'éprouve
que si l'on veut être vraiment chrétien — ceux-là, quand approchent de telles
tentations, sont brisés et trébuchent.
Offre alors le bandage de la consolation,
bande le membre brisé. Dis : N'aie pas peur, celui en qui tu as cru ne
t'abandonne pas dans les tentations. Dieu est fidèle, il ne permettra
pas que tu sois tenté au-dessus de tes forces. Ce n'est pas moi qui te
le dis, mais l'Apôtre qui dit encore : Voulez-vous avoir la preuve que
c'est le Christ qui parle en moi ? Quand tu entends ces paroles, c'est
donc le Christ que tu entends, tu entends le berger qui conduit Israël. C'est
à lui qu'on a dit : Tu nous donnes le pain des anges avec mesure. Ce
que l'Apôtre a dit : Il ne permet pas que tu sois tenté au-dessus de
tes forces, le Prophète l'exprime en disant : Avec mesure. Alors
toi, ne repousse pas celui qui réprimande et exhorte, qui effraie et qui
console, qui meurtrit et qui soigne.
(SAINT AUGUSTIN, Sermon sur les pasteurs)
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