4 juillet

On servira les malades
comme s’ils étaient le Christ en personne
puisqu’il a été dit : « J’ai été malade et vous m’avez visité ».
(Règle de Saint Benoît 36,2)



La Règle de Saint Benoît…

RB 27,1-9 (Quelle sollicitude l'abbé doit avoir à l'égard des excommuniés)

¹L'abbé doit prendre soin en toute sollicitude des frères qui ont failli, parce que « ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin du médecin mais les malades. » ²C'est pourquoi il doit, comme un sage médecin, user de tous les moyens. Il enverra des senpectes, c'est-à-dire des frères anciens et sages ³qui, comme en secret, consoleront le frère qui est dans le trouble et l'engageront à faire une humble satisfaction; ils le soutiendront de peur qu'il ne soit accablé par un excès de tristesse ; mais, comme dit l'Apôtre, « il faut redoubler de charité envers lui », et tous prieront à son intention. L'abbé, en effet, doit avoir un soin tout particulier et s'empresser, avec toute son adresse et toute son habileté, pour qu'il ne perde aucune des brebis à lui confiées. Il doit savoir qu'il a reçu le soin d'âmes malades et non une autorité tyrannique sur des âmes saines. Qu'il craigne donc la menace du Prophète, par laquelle Dieu dit: « Les brebis qui vous paraissaient grasses, vous les preniez pour vous, et celles qui étaient débiles, vous les rejetiez. » Qu'il imite plutôt l'exemple de tendresse du bon Pasteur qui, ayant laissé dans les montagnes quatre-vingt-dix-neuf brebis, partit chercher l'unique brebis qui s'était égarée; il eut de sa faiblesse une si grande compassion qu'il daigna la charger sur ses épaules sacrées et ainsi la rapporter au troupeau.

… pour chaque jour

Vous n'avez pas ramené la brebis égarée, cherché celle qui était perdue. C'est ainsi que nous pouvons nous trouver exposés à la violence des bandits et aux dents des loups furieux, et nous vous demandons de prier pour nous quand nous sommes exposés à ces dangers. Et les brebis sont rétives. Car lorsqu'on cherche celles qui sont égarées, elles disent qu'elles sont devenues étrangères en s'égarant et en se perdant : « Pourquoi nous appelez-vous ? Pourquoi nous cherchez-vous ? » Comme si la raison pour laquelle nous les appelons et les cherchons n'était pas justement qu'elles sont égarées et qu'elles se perdent ! « Si je suis égarée, dit-elle, si je suis près de mourir, pourquoi m'appelles-tu ? Pourquoi me cherches-tu ? » C'est parce que tu es égarée que je veux te rappeler ; parce que tu vas à ta perte, que je veux te trouver. « C'est ainsi que je veux m'égarer, c'est ainsi que je veux périr. »
C'est ainsi que tu veux t'égarer, c'est ainsi que tu veux périr ? Raison de plus pour que je ne le veuille pas. Oui, j'ose le dire : je suis importun. J'entends l'Apôtre me dire : Annonce la parole, insiste à temps et à contre-temps. À temps envers qui ? À contre-temps envers qui ? À temps envers ceux qui veulent, à contre-temps envers ceux qui ne veulent pas. Oui, je suis importun, j'ose dire : « Tu veux t'égarer, tu veux périr ; moi, je ne veux pas ». Et finalement, celui qui ne veut pas, c'est celui qui me fait peur. Si je voulais, voici ce qu'il me dirait, voici ce qu'il me reprocherait : Vous n'avez pas ramené la brebis égarée et vous n'avez pas cherché celle qui était perdue. Est-ce que je te craindrai davantage que lui ? Nous aurons tous à comparaître devant le tribunal du Christ.
Je rappellerai la brebis égarée, je chercherai la brebis perdue. Que tu le veuilles ou non, je le ferai. Et si, dans ma recherche, les buissons des forêts me déchirent, je me ferai tout petit ; je secouerai toutes les haies ; autant que le Seigneur redoutable me donnera de forces, je parcourrai toute la campagne. Je rappellerai la brebis égarée, je chercherai la brebis perdue. Si tu ne veux pas que je souffre, ne t'égare pas, ne te perds pas. Peu importe que je m'attriste de ton égarement et de ta perte. Je crains, si je ne m'occupe pas de toi, de te tuer, même toi qui es fort. Regarde en effet la suite du texte : Et celle qui était forte, vous l'avez accablée. Si je ne m'occupe pas de celui qui est égaré et qui se perd, c'est que je me réjouirai de voir celui qui est fort s'égarer et périr. 

(SAINT AUGUSTIN, Sermon sur les pasteurs)









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