1 septembre
Tenons-nous
pour psalmodier de manière
que
notre esprit soit en accord avec notre voix.
(Règle
de Saint Benoît 19,7)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
Prologue 1-7
¹Écoute, mon fils, les préceptes du Maître et prête l'oreille de ton
cœur. Reçois volontiers l'enseignement d'un si bon père et mets-le en pratique, ²afin de retourner par l'exercice de l'obéissance à celui dont t'avait éloigné
la lâcheté de la désobéissance. ³C'est à toi donc maintenant que s'adresse ma
parole, à toi, qui que tu sois, qui renonces à tes volontés propres et prends
les fortes et nobles armes de l'obéissance, afin de combattre pour le Seigneur
Christ, notre véritable Roi. ⁴Avant tout, demande-lui par une très instante
prière qu'il mène à bonne fin tout bien que tu entreprennes; ⁵ainsi, après
avoir daigné nous admettre au nombre de ses enfants, il n'aura pas sujet, un
jour, de s'affliger de notre mauvaise conduite. ⁶Car, en tout temps, il faut
avoir un tel soin d'employer à son service les biens qu'il a mis en nous, que
non seulement il n'ait pas lieu, comme un père offensé, de priver ses fils de
leur héritage, ⁷mais encore qu'il ne soit pas obligé, comme un maître
redoutable et irrité de nos méfaits, de nous livrer à la punition éternelle,
tels de très mauvais serviteurs qui n'auraient pas voulu le suivre jusqu'à la
gloire.
… pour chaque jour
« Venez, adorons », dit le psaume. Ce qui suit, frères, peut
faire penser aux ignorants que le prophète ne se souvient plus de sa grande
joie. Ceux qu’il avait invités à se réjouir, bientôt après il les excite à
pleurer ! « Venez, adorons, prosternons-nous devant lui, pleurons en
présence du Seigneur qui nous a faits. » Il avait dit : « Venez,
exultons ». Ici assurément le prophète désire que nous versions avec lui
des larmes de joie. Les larmes en effet sont produites aussi bien par la joie
que par une grande douleur. Dans tous les cas, elles rendent visible le
sentiment caché du cœur et en sont le témoignage. Ce Dieu, devant qui on se
jetait à terre quand il avait l’aspect de la pierre et du bois, veut que nous
l’adorions, maintenant que nous le connaissons comme Dieu, que nous nous
prosternions, que nous compensions par des larmes et un service ininterrompu de
notre piété notre trop longue et persistante négligence. Le psalmiste pleure en
repentir du passé, il se réjouit du présent, il se trouble et redoute l’avenir.
J’ai dit qu’il le redoute pare que je sais, moi qui jusqu’à présent suit dans
les limites de mon corps, qu’il a chanté des sentiments de ce genre. Lui-même
atteste ailleurs que dans son bonheur il verse des larmes de joie :
« Celui qui sème dans les larmes moissonnera dans la joie » (Ps
125,5). Que ces pleurs soient l’expression d’une joie parfaite, il le fait voir
par ces mots : « Venez, adorons, prosternons-nous devant lui :
pleurons en présence du Seigneur qui nous a faits. » Et comme si on lui
avait demandé : pourquoi ? il fournit des raisons, il met la cause en
évidence : « Car c’est lui qui est notre Dieu, nous sommes le peuple
de son pâturage et les brebis que sa main conduit. » Autant la joie prouve
la piété, autant la tristesse révèle l’ingratitude. Écoutons maintenant ses
avertissements avec plus d’attention encore (Ps 94,8-11). […] Lorsqu’il
dit : « aujourd’hui », cela te concerne, c’est à toi que cette
parole est adressée, qui que tu sois qui m’écoute.
(SAINT
PIERRE CHRYSOLOGUE [°406 – 〸450], Sermon 46 sur le Psaume 94 [PL 52,328-330,
CC 24, p.255-259], dans : Les Psaumes commentés par les Pères, Textes
traduits, notes et tables par Sœur Baptista Landry osb, Introduction, choix et
conseils de travail par A.-G. Hamman, Collection « Les Pères dans la
foi », DDB, 1983, p. 258-259)
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