17 août
Ne
jamais perdre la charité.
(Règle
de Saint Benoît 4,26)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 62,1-11 (Les prêtres du monastère)
¹Si l'abbé demande qu'on lui ordonne un prêtre ou un diacre pour son
monastère, qu'il choisisse un de ses moines jugés dignes du sacerdoce. ²Celui
qui aura été ordonné se gardera de l'élèvement et de l'orgueil. ³Il
n'entreprendra rien sans la permission de l'abbé, se sachant plus strictement
assujetti qu'auparavant à l'observance régulière. ⁴Il ne prendra pas prétexte
de son sacerdoce pour oublier l'obéissance à la Règle et à la discipline; au
contraire, il avancera de plus en plus vers Dieu. ⁵Il gardera toujours le rang
de son entrée au monastère, ⁶sauf quand il officie à l'autel ou, si peut-être
le choix de la communauté et la volonté de l'abbé l'avaient volontairement
élevé, à cause du mérite de sa vie. ⁷Même en ce cas, il saura qu'il faut
suivre la Règle établie pour les doyens et les prieurs. ⁸S'il osait s'y
soustraire, il serait traité non comme prêtre mais en rebelle. ⁹Et si, après
avoir été fréquemment réprimandé, il ne se corrigeait pas, l'évêque lui-même
serait pris à témoin. ¹⁰Si, après cela, il ne s'amendait pas, ses fautes
devenant manifestes, il serait chassé du monastère, ¹¹à supposer toutefois son
opiniâtreté telle qu'il ne voulût pas se soumettre ou obéir à la Règle.
…
pour chaque jour
La question de la présence et du rôle des
prêtres dans la communauté monastique est traitée par saint Benoît au chapitre
62 de sa Règle. Cette question est aussi vieille que le monachisme chrétien
lui-même.
Monachisme et sacerdoce appartiennent à deux
ordres de réalités distincts, si bien que la vocation à la vie monastique et la
vocation au sacerdoce sont deux vocations différentes qui peuvent coexister
dans la même personne. L’expérience des siècles aussi bien que celle
de chaque moine prêtre montre que ces deux vocations
peuvent s’enrichir mutuellement aussi bien qu’entrer en conflit l’une avec
l’autre.
La vie monastique est une façon de vivre sa
vie chrétienne. N’importe quel chrétien est libre d’adopter seul ce
genre de vie ou d’entrer dans une communauté cénobitique ayant une règle
commune approuvée par l’Église. Quant à la prêtrise elle est dans l’Église un
ministère auquel il faut être appelé par l’autorité compétente. Le
moine cénobite vit dans une communauté sous une règle et un
abbé ; le prêtre est l’assistant de l’évêque et exerce son
ministère sous l’autorité de celui-ci.
Si les Règles monastiques anciennes sont très
réticentes à l’égard de l’ordination des moines c’est, d’une part, parce qu’on
pouvait, sans doute plus à cette époque qu’à la nôtre, rechercher dans le
sacerdoce une sorte de prestige personnel, étranger à la simplicité monastique,
mais aussi – et sans doute surtout – parce que le moine ordonné prêtre par un
évêque était en général soustrait à la vie monastique pour exercer le ministère
sacerdotal comme tous les autres prêtres.
Ce dernier problème fut résolu ou contourné
lorsque des moines – ou des ecclésiastiques aspirant à la vie monastique –
furent ordonnés évêques et formèrent autour d’eux des communautés de clercs
vivant un régime de vie assez identique à celui des moines. Les cas
les mieux connus sont ceux d’Augustin d’Hippone et de Martin de Tour.
(Dom ARMAND VEILLEUX ocso [°1937 - …], Commentaire de la Règle de saint Benoît, Abbaye Notre-Dame de Scourmont, 18 novembre 2001)
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