16 août

Ne rien préférer à l’amour du Christ.
(Règle de Saint Benoît 4,21)



La Règle de Saint Benoît…

RB 61,6-14 (Comment recevoir les moines étrangers)

Mais si l'on a remarqué, durant ce temps, qu'il est exigeant ou vicieux, non seulement on ne l'agrégera pas au corps du monastère, mais on lui dira honnêtement de se retirer, de peur que sa misère ne contamine les autres. Si, au contraire, sa conduite ne lui mérite pas d'être congédié, non seulement on l'admettra dans la communauté, mais même on lui conseillera de s'y fixer, afin que son exemple édifie les autres ; ¹⁰car, en tout lieu, c'est un seul Seigneur que l'on sert, c'est sous un seul Roi qu'on milite. ¹¹L'abbé pourra le placer en un rang un peu plus élevé que celui de son entrée, s'il juge qu'il le mérite. ¹²Il en sera ainsi non seulement ainsi à l'égard d'un moine, mais encore des prêtres ou des clercs dont on a parlé ci-dessus; l'abbé pourra les établir en un rang supérieur à celui de leur entrée, si toutefois il reconnaît que leur vie en est digne. ¹³Mais que l'abbé se garde bien d'admettre jamais à demeure en sa communauté un moine d'un autre monastère connu, sans le consentement de son abbé ou sans lettres de recommandation ; ¹⁴car il est écrit: « Ce que tu ne veux pas qu'on te fasse, ne le fais pas à autrui. »

… pour chaque jour

Saint Benoît ne demande au moine ainsi accueilli que de prendre son parti des conditions de la vie nouvelle où le Seigneur l’a conduit : le lever de nuit, l’alimentation, le travail ; on le traite comme un frère, à condition qu’il agisse aimablement et simplement, comme un frère. Si le pèlerin témoignait vouloir vivre d’exceptions et élevait des exigences (superfluitate sua), il n’était plus qu’une cause de trouble : et saint Benoît dira plus loin comment se comporter à son égard. Mais s’il était discret et accommodant, il pouvait être reçu au monastère aussi longtemps qu’il le désirait.
(…)
… pour qu’on puisse avec sagesse prêter l’oreille à ces remarques qui nous viennent du dehors, saint Benoît demande premièrement qu’elles soient raisonnables, justifiés objectivement, et, en second lieu, que le procédé soit courtois, sans hauteur ni violence. Cum humilitate caritatis : ce sont les formes sous lesquelles nous avons le plus de chances de rencontrer l’Esprit de Dieu. 

(Dom PAUL DELATTE osb [°1848 – 1937], Commentaire sur la Règle de Saint Benoît, Solesmes, Plon-Nourrit et Cie – G. Oudin et Cie, Paris, 1913, p. 477-478)



 






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