15 août
Honorer
tous les hommes.
(Règle
de Saint Benoît 4,8)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 61,1-5 (Comment recevoir les moines étrangers)
¹Si un moine étranger vient d'une région lointaine et veut demeurer,
comme hôte, dans le monastère, on le recevra autant de temps qu'il le désire, ²pourvu qu'il se contente de la vie qu'on y mène, et ne trouble pas la
communauté par ses vaines exigences, ³mais simplement s'accommode de ce qu'il
trouve. ⁴Si ce moine venait à reprendre ou à remontrer quelque chose, et qu'il
le fît avec raison et avec l'humilité de la charité, l'abbé examinera
l'avertissement avec prudence; car c'est peut-être pour cela même que le
Seigneur l'a conduit ici. ⁵Si, dans la suite, il veut y fixer sa stabilité, on
ne s'y refusera point, d'autant plus qu'on a pu juger de sa manière de vivre
durant son séjour à l'hôtellerie.
…
pour chaque jour
MOINE PÈLERIN
Quand il parle des hôtes à accueillir (53,2 ; 56,1), saint Benoît
distingue toujours, parmi eux, les pèlerins (peregrini). Il reprend le terme
lorsqu’il parle des moines demandant à séjourner au monastère (61,1). Pourquoi
cette attention particulière accordée à celui qui pratique la «pérégrination»,
à ne pas confondre avec les gyrovagues à qui saint Benoît a réservé des
jugements sévères (1,10-12) ?
Même en français, la syllabe egri conduit facilement à agri
et à agriculture. Le pèlerin pérégrine d’un champ à l’autre, d’une terre
à l’autre. Il ambitionne de dire ainsi que la Terre sainte n’est pas ou n’est
plus celle où je suis né, où mes ancêtres ont été inhumés. Elle est ailleurs et
le pèlerin en témoigne. Il marche vers cet ailleurs, il s’ouvre ainsi à l’autre
Terre, à l’Autre, tout simplement.
S’il mérite une place particulière dans l’accueil à réserver, c’est en
raison du message qu’il laisse ainsi. Au moine qui a promis la stabilité, il
rappelle que «nous n’avons pas ici-bas de cité permanente» (He 13,14),
il fait voir un «ailleurs» radical sur lequel le moine doit fixer son regard,
alors même qu’il a choisi de se fixer au cœur d’une communauté. Heureux rappel
du véritable «ici» : la Jérusalem céleste. Comment ne pas l’accueillir ?
(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)
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