2 août
Écoute,
mon fils, et prête l’oreille de ton cœur…
(Règle
de Saint Benoît – Prologue 1)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 51,1-3 (Les frères qui ne s'en vont qu'à faible distance)
¹Le frère qui est envoyé à l'extérieur pour une affaire quelconque et
espère rentrer le même jour au monastère ne se permettra pas de manger
au-dehors, même s'il est invité instamment par qui que ce soit - ²à moins,
bien entendu, que l'abbé ne l'ait autorisé ; ³à défaut de quoi, ce frère sera
excommunié.
…
pour chaque jour
Arrêtons-nous tout d'abord à la première
phrase: Frater qui pro quovis responso dirigitur -- Le frère
qui est envoyé faire un commission ou pour exercer une responsabilité (responso)
quelconque. Le moine ayant choisi une vie de solitude passe
normalement son existence à l'intérieur du monastère. Seule les
responsabilités qui lui sont confiées l'amènent à
sortir. L'authenticité d'une vie de solitude ne se juge pas à la
fréquence des sorties mais à leur nature et surtout à leur
motivation. Outre les raisons de santé ou d'études (surtout au cours
de la période de formation) le moine ne sera appelé à sortir du monastère que
pour un service de la communauté ou un service à des tiers au nom de la
communauté. Le moine qui a une vie de prière profonde, est heureux
de pouvoir demeurer aussi constamment que possible dans la solitude et, par
ailleurs, sa vie de prière n'est pas troublée s'il est appelé, pour le service
de la communauté à sortir, que ce soit rarement ou
fréquemment. Lorsqu'il revient au monastère, il y est immédiatement
tout entier présent, son esprit ne continuant pas de voyager dans les endroits
où il est passé. D'autre part, il n'est pas impossible que quelqu'un
qui ne sort jamais du monastère, voyage par l'imagination plus que
quiconque. Tout dépend de l'endroit où s'enracine la stabilité du
cœur et de la recherche de Dieu.
La communauté monastique a nécessairement des
liens nombreux et divers avec l'Église et la grande communauté
humaine. Afin de vivre en communion avec l'Église et l'Humanité, le
moine a besoin d'être informé des grandes préoccupations et des grands défis de
ses frères et sœurs dans le monde. Les moyens modernes de
communication (poste, téléphone, journaux, Internet) lui facilitent cette
communion. En même temps, ils constituent un danger de dispersion et
exigent du moine une ascèse continuelle dans l'utilisation de ces moyens de
communication afin qu'ils soient de véritables moyens de communion sans devenir
des moyens de distraction continuelle. C'est cette ascèse
personnelle qu'il importe de développer plutôt que d'essayer de contrôler
l'accès à ces sources d'information par des règlements ou des restrictions.
(DOM ARMAND VEILLEUX ocso [°1937 - …], Commentaire
de la Règle de saint Benoît, Abbaye Notre-Dame de Scourmont, 1 juillet 2001)
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