3 août
Avant
tout, demande à Dieu par une très instante prière
qu’il
mène à bonne fin tout bien que tu entreprennes.
(Règle
de Saint Benoît – Prologue 4)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 52,1-5 (L'oratoire du monastère)
¹L'oratoire sera ce que signifie son nom. On n'y fera et on n'y
déposera rien d'étranger à sa destination. ²Après l'Œuvre de Dieu, tous les
frères sortiront dans un profond silence, et ils auront pour Dieu la révérence
qui lui est due ; ³de la sorte, si peut-être un frère veut y prier en son
particulier, il n'en sera pas empêché par l'importunité d'autrui. ⁴D'ailleurs,
si, à d'autres moments, un moine veut faire discrètement oraison, qu'il entre
simplement et qu'il prie: non pas avec des éclats de voix, mais avec larmes et
ferveur du cœur. ⁵À qui ne se conduirait pas ainsi, on ne permettra donc pas
de demeurer à l'oratoire après l'Œuvre de Dieu, de peur, comme il a été dit,
qu'il ne gêne autrui.
…
pour chaque jour
La solennité qui nous réunit est la dédicace
d’une maison de prière. La maison de nos prières, nous y sommes ; la maison de
Dieu, c’est nous-mêmes. Si la maison de Dieu, c’est nous-mêmes, nous sommes
construits en ce monde, pour être consacrés à la fin du monde. L’édifice, ou
plutôt sa construction, se fait dans la peine ; la dédicace se fait dans la joie.
Ce qui se passait, quand s’élevait cet
édifice, c’est ce qui se passe maintenant quand se réunissent ceux qui croient
au Christ. Lorsque l’on croit, c’est comme lorsque l’on coupe du bois dans la
forêt et que l’on taille des pierres dans la montagne ; lorsque les croyants
sont catéchisés, baptisés, formés, c’est comme s’ils étaient sciés, ajustés,
rabotés par le travail des charpentiers et des bâtisseurs.
Cependant, on ne fait la maison de Dieu que
lorsque la charité vient tout assembler. Si ce bois et cette pierre n’étaient
pas réunis selon un certain plan, s’ils ne s’entrelaçaient pas de façon
pacifique, s’ils ne s’aimaient pas, en quelque sorte, par cet assemblage,
personne ne pourrait entrer ici. Enfin, quand tu vois dans un édifice les
pierres et le bois bien assemblés, tu entres sans crainte, tu ne redoutes pas
qu’il s’écroule.
Le Christ Seigneur, parce qu’il voulait
entrer et habiter en nous, disait, comme pour former son édifice : Je
vous donne un commandement nouveau, c’est que vous vous aimiez les uns les
autres. C’est un commandement, dit-il, que je vous donne. Vous
étiez vieux, vous n’étiez pas une maison pour moi, vous étiez gisants,
écroulés. Donc, pour sortir de votre ancien état, de votre ruine, aimez-vous
les uns les autres.
Que votre charité considère encore ceci :
cette maison est édifiée, comme il a été prédit et promis, dans le monde
entier. En effet, quand on construisait la maison de Dieu après la captivité,
on disait dans un psaume : Chantez au Seigneur un chant nouveau ;
chantez au Seigneur, terre entière. On disait alors : un chant
nouveau ; le Seigneur a dit : un commandement nouveau. Qu’est-ce
qui caractérise le chant nouveau, sinon un amour nouveau ? Chantez est le fait
de celui qui aime. Ce qui permet de chanter, c’est la ferveur d’un saint amour.
Ce que nous voyons réalisé ici physiquement
avec les murs doit se réaliser spirituellement avec les âmes ; ce que nous
regardons ici accompli avec des pierres et du bois, doit s’accomplir dans vos
corps, avec la grâce de Dieu.
Rendons grâce avant tout au Seigneur notre
Dieu : les dons les meilleurs, les présents merveilleux viennent de lui.
Célébrons sa bonté de tout élan de notre cœur. Pour que soit construite cette
maison de prière, il a éclairé les âmes de ses fidèles, il a éveillé leur ardeur,
il leur a procuré de l’aide ; à ceux qui n’étaient pas encore décidés, il a
inspiré la décision ; il a secondé les efforts de bonne volonté pour les faire
aboutir. Et ainsi Dieu, qui produit chez les siens la
volonté et l’achèvement parce qu’il veut notre bien, c’est lui qui a
commencé tout cela, et c’est lui qui l’a achevé.
(SAINT AUGUSTIN D’HIPPONE [°354 - 〸430], Sermon
pour une Dédicace)
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