25 août
Ne
pas vouloir être appelé saint avant de l’être,
mais
le devenir d’abord,
alors
on le sera appelé avec plus de vérité.
(Règle
de Saint Benoît 4,62)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 67,1-7 (Des frères que l'on envoie en voyage)
¹Les frères qui doivent aller en voyage se recommanderont à la prière
de tous les frères et de l'abbé. ²Après la dernière oraison de l'Œuvre de
Dieu, on fera toujours mémoire de tous les absents. ³En rentrant de voyage, le
jour même de leur retour, les frères se prosterneront à terre dans l'oratoire à
toutes les heures canoniales, quand s'achève l'Œuvre de Dieu. ⁴Ils demanderont
les prières de tous, à cause des écarts qu'ils auraient pu commettre en voyage,
par leurs regards, ou en écoutant de mauvaises choses ou de vains propos. ⁵Personne
ne se permettra de rapporter sans discernement à autrui ce qu'il aurait vu ou
entendu hors du monastère, car cela produit de très grands dégâts. ⁶Celui qui
oserait le faire sera soumis à la correction régulière. ⁷De même celui qui se
permettrait de sortir de l’enceinte du monastère, ou d'aller n'importe où, ou
de faire quoi que ce soit, même de peu d'importance, sans l'autorisation de
l'abbé.
…
pour chaque jour
De nos jours les occasions où il est
nécessaire aux moines de sortir sont certainement plus nombreuses que du temps
de Benoît. Si isolé soit-il, le monastère vit toujours en étroite
relation avec l’Église et la société civile environnante. Il y a
tout d’abord toute les obligations de sortir pour les exigences de
l’administration aussi bien matérielle que spirituelle. Il y a
ensuite les contacts avec les autres organismes ecclésiastiques et
civils. Puis il y a éventuellement des motifs de santé, d’étude, de
devoirs envers la famille. C’est pourquoi on ne fait plus dans la plupart
des monastères cette demande solennelle de prière avant chaque
absence; mais la mention des « frères absents » à la fin
de chaque Office nous rappelle de garder présents dans notre prière tous les
frères qui se trouvent présentement à l’extérieur.
Comme le dit Jésus dans l’Évangile, c’est du
cœur de l’être humain que sortent toutes les choses bonnes ou
mauvaises. Le moine est soucieux de garder la pureté de son cœur,
c’est-à-dire de garder son cœur non divisé mais totalement orienté vers son
but. Il ne faut pas voir dans ce chapitre une mise en garde « contre les
dangers du monde », mais plutôt une mise en garde contre le danger
d’oublier cette orientation en quittant un contexte de vie qui a tout été conçu
pour la garder vive.
Pour la personne du monde, son milieu
professionnel, familial et social est le lieu de sa recherche et de sa
rencontre de Dieu. Pour le moine, le lieu de sa rencontre de Dieu
est normalement le monastère. Chaque fois qu’il sera appelé à en
sortir, il devra être attentif à conserver son orientation fondamentale sans se
laisser distraire dans des directions multiples. Un moine peut être
appelé, soit pour le service de sa communauté, soit pour rendre des services à
l’extérieur au nom de sa communauté, à exercer diverses activités soit au sein
du monastère soit à l’extérieur. Tout cela peut être vécu dans une
réelle unité intérieure. Par ailleurs toute recherche de « distractions »
comme telles serait un renoncement à ce qui fait l’essentiel de sa vie.
(DOM ARMAND VEILLEUX ocso [°1937 - …], Commentaire de la Règle de saint Benoît, Abbaye Notre-Dame de Scourmont, 13 janvier 2002)
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