29 août

C’est de bon cœur que les disciples doivent obéir
parce que « Dieu aime celui qui donne joyeusement ».
(Règle de Saint Benoît 5,16)



La Règle de Saint Benoît…

RB 71,1-9 (Que les frères s'obéissent mutuellement)

¹Ce n'est pas seulement à l'abbé que tous les frères doivent rendre le bien de l'obéissance; il faut encore qu'ils s'obéissent les uns aux autres. ²Ils sauront que c'est par cette voie de l'obéissance qu'ils iront à Dieu. ³Plaçant avant tout les ordres de l'abbé et ceux des responsables qu'il a établis - ordres auxquels nous ne permettons pas de préférer les directives d'origine privée - tous les jeunes obéiront pour le reste à leurs anciens, en toute charité et empressement. S'il se rencontre quelqu'un qui ait l'esprit de contestation, il sera châtié. Lorsqu'un frère est repris par l'abbé ou par un supérieur quelconque en n'importe quelle manière, et pour une cause même de peu d'importance, s'il s'aperçoit alors tant soit peu que l'esprit de ce supérieur est irrité ou ému contre lui, fût-ce légèrement, il se prosternera aussitôt sans tarder par terre, à ses pieds, pour faire satisfaction jusqu'à ce que la bénédiction qu'on lui donnera ait fait connaître que l'émotion est calmée. Si quelqu'un dédaigne d'en agir ainsi, il sera soumis à un châtiment corporel, et, s'il demeure opiniâtre, il sera expulsé du monastère.

… pour chaque jour

LE MONASTÈRE N’EST PAS UNE PYRAMIDE

Très clairement, saint Benoît élargit le terrain de l’obéissance bien au-delà de la seule relation du moine et de l’abbé. Il en fait le lien qui unit les uns aux autres les membres de la communauté. Aujourd’hui, on dirait qu’il ne s’en tient pas à une conception pyramidale de la communauté, c’est-à-dire hiérarchique et verticale. Sans renier l’autorité de l’abbé, il voit aussi les choses de façon plus transversale, un peu sous la forme de réseaux dans la communauté.
Les moines découvrent qu’eux aussi doivent administrer le monastère. Ils doivent réaliser qu’il n’y a pas de monopole d’autorité, qu’ils doivent s’appuyer les uns sur les autres pour apprendre et progresser. Eux aussi auront une influence sur le cours des choses, partiellement sans doute et seulement s’ils s’agrègent intelligemment les uns aux autres. Et non pas dans la dépendance du seul bon vouloir d’une autorité supérieure.
Qui ne voit l’accent particulièrement actuel d’une telle vision des choses ? Bien plus, d’une telle vision des hommes, des moines. 

(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 2021], Commentaire de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)









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