8 août
Montrer
tout ce qui est bon et saint
par
des actes plus encore que par des paroles.
(Règle
de Saint Benoît 2,12)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 55,15-22 (Les vêtements et les chaussures des frères)
¹⁵Les lits auront pour toute garniture une paillasse, un drap, une couverture
de laine et un oreiller. ¹⁶L'abbé fera souvent la visite de ces lits, de
crainte qu'il ne s'y trouve quelque objet qu'on se serait approprié. ¹⁷Et si
l'on découvrait dans la couche d'un frère quelque chose qu'il n'eût pas reçu de
l'abbé, il serait soumis à une très grave punition. ¹⁸Et pour couper jusqu'à
la racine ce vice de la propriété, l'abbé donnera tout ce qui est nécessaire, ¹⁹à savoir coule, tunique, souliers, bas, ceinture, couteau, stylet, aiguille,
mouchoir, tablettes. De cette façon, on ôte toute excuse tirée de la nécessité. ²⁰L'abbé cependant doit toujours tenir compte de cette parole des Actes des
Apôtres: « On donnait à chacun selon ses besoins. » ²¹Il aura donc
égard aux besoins des faibles et non à la mauvaise disposition des envieux. ²²Mais qu'en toutes ces décisions, il se souvienne que Dieu lui rendra selon ses
œuvres.
…
pour chaque jour
On disait d’abba Arsène qu’un jour où il était malade à Scété, le prêtre
alla le chercher pour l’amener à l’église et le plaça sur un matelas avec un
oreiller sous sa tête. Et voici qu’un des vieillards vint le visiter. Le voyant
sur le matelas avec l’oreiller, il en fut scandalisé : « Est-ce là,
dit-il, abba Arsène ? Couché là-dessus ? ». Le prenant à part,
le prêtre lui dit : « Quel était ton métier dans ton
village ? ». Il dit : « J’étais berger ». – « De
quelle façon vivais-tu ? ». – « Je peinais dur ». –
« Et maintenant comment vis-tu dans ta cellule ? ». – « Je
suis bien plus à l’aise ». – « Eh bien, reprit le prêtre, vois-tu cet
abba Arsène ? Dans le monde il était comme un père d’empereur et il avait
autour de lui des milliers d’esclaves portant des ceintures et colliers d’or
sur des vêtements tout de soie. Sous ses pieds étaient des tapis de grand prix.
Toi qui étais berger, tu n’avais pas dans le monde le bien-être dont tu jouis
maintenant. Mais lui n’a plus ici les jouissances qu’il avait dans le monde. Te
voilà donc à l’aise, toi, et lui est à la peine ». À ces mots, le
vieillard fut pris de remords et fit une métanie en disant :
« Pardonne-moi, abba, j’ai péché, oui, voilà vraiment la voie véritable
car il est venu, lui, à l’humilité, et moi, au bien-être ». Et il se
retira édifié.
(APOPHTEGMES [IVème – Vème siècle], Arsène 36, dans : Sagesse du désert – 365 textes des
Pères du désert rassemblés par le Père Benoît Standaert osb, Éditions de
Solesmes, 2005, p. 151-152)
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