12 septembre

On prendra soin des malades avant tout et par-dessus tout.
(Règle de Saint Benoît 36,1)



La Règle de Saint Benoît…

RB 2,16-22 (Les qualités que doit avoir l'abbé)

¹⁶Que l'abbé ne fasse donc point acception des personnes dans le monastère. ¹⁷Qu'il n'aime point l'un plus que l'autre, si ce n'est celui qu'il trouvera plus avancé dans les bonnes actions et l'obéissance. ¹⁸L'homme libre ne sera pas préféré à celui qui sera venu de l'esclavage, à moins qu'il n'y ait à cela une autre cause raisonnable. ¹⁹Si l'abbé juge, pour un juste motif, pouvoir faire cette distinction, qu'il en use ainsi à l'égard de chacun, de quelque condition qu'il soit; hormis le cas susdit, que chacun garde sa place ! ²⁰Car, libres ou esclaves, nous sommes tous un dans le Christ, et nous portons tous les mêmes armes, au service d'un même Seigneur. Auprès de Dieu, en effet, il n'y a pas acception de personnes. ²¹La seule chose qui nous distingue à ses yeux, c'est le fait d'être plus riche que d'autres en bonnes œuvres et en humilité. ²²L'abbé témoignera donc à tous une égale charité; et il n'y aura pour tous qu'une même discipline, appliquée selon les mérites de chacun.


… pour chaque jour

Dieu ne fait acception de personnes. Ce chapitre est très lumineux. Le moine devenu père de sa communauté est là pour dire à ses religieux ce qui est à faire pour aller à Dieu, leur apprendre à dire à Dieu : Mon Père ! C’est pourquoi le père abbé devra plus que quiconque faire sien le précepte de la charité fraternelle qui suit immédiatement – pour ne faire qu’un avec lui celui de l’amour de Dieu ; aimer tous les frères sans aucune distinction humaine. S’il y a des distinctions, des nuances dans l’affection, que ce soient les préférences de Dieu. Cela suppose que le père abbé puisse y arriver. Sans cela, ce seraient de vains mots. Peut-il y arriver ? Avec la grâce de Dieu, oui. Mais cela ne se fait pas en un jour. Il faut donner au père abbé le temps d’y parvenir. C’est à tous qu’est demandé cet amour : « Comme je vous ai aimés ». C’est ce qui fera du monastère la maison de Dieu. Cela suppose la liberté parfaite du cœur : libération des passions, intelligence, volonté, que tout soit soumis à la grâce de Dieu. Plus nous serons des enfants selon la chair, moins nous aimerons. Plus nous serons des enfants selon l’esprit, plus nous saurons aimer.

Écoute, 1960 

(Dom DENIS HUERRE osb [°1915 – 〸2016], Quel est l’homme qui désire voir des jours heureux ? Commentaires de la Règle de saint Benoît, préface du P. Luc Cornuau osb, abbé de la Pierre-qui-Vire, Saint-Léger Éditions, 2023, p.92)









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