16 septembre

Les frères doivent consacrer certaines heures
au travail des mains
et d’autres à la lecture des choses divines.
(Règle de Saint Benoît 48,1)



La Règle de Saint Benoît…

RB 3,1-6 (L'appel des frères en conseil)

¹Toutes les fois qu'il y aura dans le monastère quelque affaire importante à décider, l'abbé convoquera toute la communauté et exposera lui-même ce dont il s'agit. ²Après avoir recueilli l'avis des frères, il délibérera à part soi et fera ensuite ce qu'il aura jugé le plus utile. ³Ce qui nous fait dire qu'il faut consulter tous les frères, c'est que souvent Dieu révèle à un plus jeune ce qui est meilleur. Les frères donneront leur avis en toute humilité et soumission. Ils n'auront donc pas la hardiesse de soutenir effrontément leur manière de voir, mais il dépendra de l'abbé de décider ce qui vaut le mieux; et tous alors devront lui obéir. Cependant, comme il convient aux disciples d'obéir au maître, ainsi revient-il au maître de tout organiser avec prévoyance et équité.


… pour chaque jour

PRENDRE ET DONNER AVIS 

Il faut donner à ce chapitre sa véritable dimension. Il gère à merveille les relations qui doivent exister entre frères dans la communauté, tout comme entre les frères et leur abbé. 
Les frères ne sont pas ici des invités obligatoires, des parasites, ceux qu’on ne peut pas ne pas convier quand il faut prendre conseil. Ils sont de la maison et tout ce qui concerne la maison les touche. Toute la communauté, dit saint Benoît, tous les frères. Mais ceux-ci ont alors le devoir de s’exprimer lorsque l’occasion leur en est donnée, s’exprimer paisiblement, sans insolence. 
Pour autant, ils ne sont pas à la merci de leur abbé, ils ne peuvent pas être l’objet passif du caprice d’un autre, de leur abbé, qui n’a pas à s’instituer malgré eux leur bienfaiteur, sauveur et père. Si saint Benoît laisse à l’abbé la décision ultime, il tient à éviter toute dérive possible. « Le plus utile », « prévoyance et équité », « dans la crainte de Dieu et selon la règle » : autant de balises pour canaliser le chemin. 
Humilité, soumission, obéissance, attention mutuelle, respect de l’autre, amour de la règle, pas d’exclusive (tous les frères), ouverture (à l’avis des jeunes) : autant de vertus monastiques à mettre en œuvre lorsqu’il s’agit de parler en communauté, de se parler. On le voit : cela va bien au-delà d’un simple avis à prendre auprès des frères. Il y va tout simplement de la communauté à édifier. 

(P. NICOLAS DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)









1 commentaire:

Anonyme a dit…

Le dessin est aussi merveilleux que le texte ! Merci...