27 septembre
L’abbé,
une fois établi,
pensera
sans cesse à la nature du fardeau qu’il a reçu,
et
à Celui à qui il devra rendre compte de son administration.
Qu’il sache qu’il
lui faut aider bien plus que régir.
(Règle
de Saint Benoît 64,7-8)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 7,10-18 (L'humilité)
¹⁰Voici donc le premier degré d'humilité: se remettant toujours devant
les yeux la crainte de Dieu, il consiste à fuir toute négligence et à se
rappeler sans cesse tout ce que Dieu a commandé. ¹¹On repassera constamment
dans son esprit, d'une part, comment la géhenne brûle, pour leurs péchés, ceux
qui méprisent Dieu, et comment, d'autre part, la vie éternelle récompense ceux
qui le craignent. ¹²Se gardant, à toute heure, des péchés et des vices des
pensées, de la langue, des mains et de la volonté propre, ainsi que des désirs
de la chair, ¹³l'homme estimera que Dieu, du haut du ciel, le regarde à tout
moment, qu'en tout lieu le regard de la divinité voit ses actes et que les
anges les lui rapportent à tout moment. ¹⁴Le Prophète nous le révèle,
lorsqu’il affirme que Dieu est toujours présent à nos pensées: « Dieu
scrute les cœurs et les reins »; ¹⁵et de même: « Le Seigneur connaît
les pensées des hommes », ¹⁶et encore: « Tu as compris de loin mes
pensées », ¹⁷et: « La pensée de l'homme te sera découverte. » ¹⁸Aussi, pour être vigilant sur ses pensées perverses, le vrai moine répètera
toujours dans son cœur: « Je serai sans tache devant lui, si je me tiens
en garde contre mon iniquité. »
…
pour chaque jour
Le sentiment de la présence de Dieu n’est pas seulement le fondement de
la paix dans une bonne conscience ; il est aussi le fondement de la paix
dans le repentir. À première vue, il peut paraître étrange que le repentir du
pécheur puisse comporter réconfort et paix. Certes l’Évangile promet de tourner
toute peine en joie ; il nous faut nous réjouir jusque dans la douleur, la
faiblesse et le mépris. « Nous nous glorifions dans nos tribulations, dit
l’apôtre Paul, car l’amour a été répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui
nous a été donné » (Rm 5,3). Mais s’il y a une peine qui puisse
paraître un malheur absolu, s’il reste un malheur sous le règne de l’Évangile,
c’est bien – pourrait-on croire – la conscience d’avoir malmené l’Évangile.
S’il y a un moment où la présence du Très-Haut puisse sembler intolérable, ce
serait le moment où nous prenons subitement conscience d’avoir été ingrats et
rebelles par rapport à lui.
Et cependant, il n’existe pas de repentir vrai sans la pensée de Dieu. L’homme repentant a au cœur la pensée de Dieu parce qu’il le
cherche ; et il le cherche parce qu’il est poussé par l’amour.
C’est pourquoi la douleur même d’avoir offensé Dieu doit comporter en elle une
vraie douceur, celle de l’amour. Qu’est-ce que le repentir, sinon l’élan du
cœur qui nous porte à nous livrer à Dieu, pour le pardon comme pour la
correction, à aimer sa présence pour elle-même, à trouver la correction qui
vient de lui meilleure que le repos et la paix que le monde pourrait nous
offrir sans lui ? Tant que l’enfant prodigue restait aux champs avec les
porcs, il ressentait la douleur, mais pas le repentir, le remords seulement.
Mais quand il a commencé à éprouver un vrai repentir, cela l’a amené à se
lever, à aller vers son père, et à lui confesser son péché, et son cœur a été
délivré de sa misère. Le remords, ce que l’apôtre Paul appelle « le
chagrin de ce monde » produit la mort (II Co 7,10). Au lieu de
venir à la source de toute vie, au Dieu de toute consolation, ceux qui sont
plein de remords ne font que ressasser leurs propres idées ; ils ne peuvent
confier leur douleur à personne. (…) Nous avons besoin d’un soulagement pour
notre cœur, afin qu’il sorte de ses ténèbres et de sa morosité. (…) Rien de
moins que la présence de Dieu est notre vrai refuge.
(SAINT JOHN HENRY NEWMAN [°1801 – 〸1890], The
Thought of God, the Stay of the Soul, PPS vol.5, n°22)
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