6 septembre

Une bonne parole vaut mieux qu’un don excellent.
(Règle de Saint Benoît 31,14)



La Règle de Saint Benoît…

RB Prologue 39-44

³⁹Lorsque nous avons demandé au Seigneur, mes frères, qui habitera dans sa demeure, nous avons appris ce qu'il faut faire pour y demeurer. Puissions-nous accomplir ce qui est exigé de cet habitant! ⁴⁰Il nous faut donc préparer nos cœurs et nos corps aux combats de la sainte obéissance à ses commandements. ⁴¹Quant à ce qui manque en nous aux forces de la nature, prions le Seigneur d'ordonner à sa grâce de nous prêter son aide. ⁴²Et si, désireux d'éviter les peines de l'enfer, nous voulons parvenir à la vie éternelle, ⁴³tandis qu'il en est temps encore et que nous sommes en ce corps et que nous pouvons accomplir tout cela à la lumière de cette vie, ⁴⁴courons et faisons, dès ce moment, ce qui nous profitera pour toute l'éternité.


… pour chaque jour

C’est maintenant comme si quelqu’un avait demandé à saint Benoît : Père Benoît ! tu m’as ordonné de manifester mon obéissance, voici : je vois que le commandement du Seigneur ou des maîtres spirituels dépasse mes forces, mais ce qu’il me faut faire, je le choisis, pour cette raison que tu l’as dit. Et lui, assurément répondrait à peu près : Mon fils ! « Quant à ce qui manque en nous aux forces de la nature, prions le Seigneur d’ordonner à sa grâce de mettre son aide à notre service ». En effet, il y a certaines choses qui sont impossibles au corps, comme construire une maison en un jour ou soulever un poids d’une taille énorme, et autres choses semblables. Mais si l’on doit regarder ce qui est impossible pour la nature du corps, on doit regarder bien davantage encore ce qui est impossible en raison de la faiblesse de l’âme ; Dieu a créé l’âme bonne, si donc elle était demeurée dans la dignité de sa création, il ne manquerait rien pour suffire à sa bonté ; mais parce qu’elle s’est éloignée de la dignité de sa création, maintenant, vers cette même bonté qu’auparavant elle gardait sans peine, elle n’a plus la force de monter sans peine. (…) [Le Bienheureux Benoît] a bien fait de dire : « prions le Seigneur » d’autant plus que ce que nous ne pouvons obtenir par nos mérites, souvent nous l’obtenons par des prières. Pourquoi dit-il de prier ? Il révèle en effet que ce que nous avons, ne vient pas de nous, mais du Seigneur. 

(HILDEMAR DE CORBIE [? – v.850], Commentaire de la Règle de saint Benoît, Traduction française de Sœur Michèle-Marie Caillard osb d’après le texte latin édité par le Père Rupert Mittermüller osb, Préface par le Père Jean-Pierre Longeat osb, abbé émérite de Ligugé, Saint-Léger Éditions, 2015, p. 71)









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