7 septembre
Que
tout soit commun à tous…
(Règle de Saint Benoît
33,6)
La
Règle de Saint Benoît…
RB Prologue 45-50
⁴⁵C'est à cette fin que nous voulons fonder une école où l'on serve le
Seigneur. ⁴⁶Dans cette institution, nous espérons ne rien établir de rude ni
de pesant. ⁴⁷Si, toutefois, il s'y rencontrait quelque chose d'un peu
rigoureux, qui fût imposé par l'équité pour corriger nos vices et sauvegarder
la charité, ⁴⁸garde-toi bien, sous l'effet d'une crainte subite, de quitter la
voie du salut dont les débuts sont toujours difficiles. ⁴⁹En effet, à mesure
que l'on progresse dans la voie religieuse et dans la foi, le cœur se dilate,
et l'on court dans la voie des commandements de Dieu, avec la douceur ineffable
de l'amour. ⁵⁰Ne nous écartons donc jamais de son enseignement, et persévérant
jusqu'à la mort dans sa doctrine au sein du monastère, participons par la
patience aux souffrances du Christ pour mériter d'avoir part à son royaume.
Amen.
…
pour chaque jour
Certains hommes sont tellement simples qu'ils
ignorent ce qui est droit. Mais ils ont abandonné l'innocence de la vraie
simplicité au point qu'ils ne s'élèvent pas jusqu'à la vertu de rectitude ; car
ne sachant pas être assez prudents pour être droits, ils ne peuvent demeurer
innocents par une simplicité de ce genre.
C'est pourquoi saint Paul avertit ainsi ses
disciples : Je veux que vous soyez sages pour le bien, et simples pour
le mal. C'est pourquoi il dit encore : Pour le jugement, ne soyez
pas des enfants : pour le mal, oui, soyez de petits enfants.
La Vérité prescrit donc à ses disciples
: Soyez adroits comme des serpents, et candides comme des colombes.
En effet, il unit les deux choses dans son avertissement par un lien nécessaire
: que l'adresse du serpent guide la candeur de la colombe, et en revanche que
la candeur de la colombe modère l'adresse du serpent.
C'est pourquoi le Saint-Esprit a manifesté
aux hommes sa présence non seulement par une colombe mais aussi par le feu. La
colombe désigne la simplicité, et le feu symbolise le zèle. Il se montre donc
dans une colombe et dans le feu. En effet, tous ceux qui sont remplis du
Saint-Esprit pratiquent la douceur de la simplicité tout en étant embrasés du
zèle de la rectitude contre les pécheurs.
Simple et droit, qui craint Dieu et s'écarte
du mal. Tout
homme qui désire la patrie éternelle se comporte évidemment en homme simple et
droit : simple dans sa conduite, droit par sa foi. Simple dans le bien
qu'il accomplit ici-bas, droit devant les hautes réalités qu'il connaît dans
son cœur. Car il y a des gens qui ne sont pas simples dans le bien qu'ils font,
parce qu'ils n'y cherchent pas la récompense intérieure mais la faveur
extérieure. Aussi un sage a-t-il bien fait de dire : Malheureux le
pécheur qui marche par deux sentiers. Le pécheur marche par deux sentiers
lorsque ce qu'il manifeste par sa conduite appartient à Dieu, alors que ce
qu'il recherche par sa pensée appartient au monde.
On a raison de dire : Qui craint Dieu
et s'écarte du mal. Car la sainte Église des élus commence par la crainte
son voyage de simplicité et de rectitude, mais elle l'achève par l'amour. On
s'écarte radicalement du mal quand, par amour pour Dieu, on a décidé de ne plus
jamais pécher. Celui qui fait encore le bien par crainte ne s'est pas
entièrement écarté du mal. Car il pèche, du seul fait qu'il voudrait bien
pécher, s'il le pouvait impunément.
Il est donc bien dit que Job craint Dieu,
lorsque l'on rapporte aussi qu'il s'écarte du mal. Car, lorsque l'amour suit la
crainte, la faute qui reste dans l'esprit est vaincue ensuite par la résolution
de bien faire.
(SAINT GRÉGOIRE LE GRAND [°v.540 – 〸604], Commentaire sur le livre de Job)
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