8 septembre
Celui
qui a besoin de moins,
rendra
grâces à Dieu et ne s’attristera point ;
celui
à qui il faut davantage, s’humiliera
et
ne s’élèvera point à cause de la miséricorde qu’on lui fait.
Ainsi
tous les membres seront en paix.
(Règle
de Saint Benoît 34,3-5)
La
Règle de Saint Benoît…
RB 1,1-5 (Les catégories de moines)
¹Il est manifeste qu'il y a quatre catégories de moines. ²La première
est celle des cénobites, c'est-à-dire de ceux qui vivent en commun, dans un
monastère, et combattent sous une règle et un abbé. ³La deuxième catégorie est
celle des anachorètes ou ermites. Ceux-ci n'en sont plus à la simple ferveur du
début dans la vie religieuse. Formés par une longue épreuve dans le monastère, ⁴ils ont appris, grâce au soutien de nombreux frères, à lutter contre le
démon. ⁵Bien exercés, ils passent de cette armée fraternelle au combat
solitaire du désert; et, sûrs désormais d'eux-mêmes, sans le secours d'autrui,
ils peuvent soutenir, Dieu aidant, avec leur seul main et leur seul bras, la
guerre contre les vices de la chair et des pensées.
…
pour chaque jour
ÊTRE MOINE : UNE SIMPLE APPARTENANCE ?
Saint Benoît distingue donc quatre catégories
de moines. Il est tout à fait remarquable qu’après avoir dit tout le mal qu’il
pensait des sarabaïtes et des gyrovagues, il ne leur retire pas la
qualification de moines. Ils continuent à faire partie des quatre catégories.
Moines, mauvais sans doute, mais moines quand même.
Cela peut vouloir dire que saint Benoît ne
désespère pas de leur conversion, pas plus qu’il ne désespère de la miséricorde
de Dieu. Il ne les enferme pas définitivement dans la description qu’il en a
faite.
Cela peut vouloir dire aussi que cénobites et
ermites n’ont pas à se glorifier de leur étiquette de moines. Eux aussi
pourraient, un jour, devenir sarabaïtes et gyrovagues, tout en s’appelant
toujours moines. C’est déjà une allusion voilée au possible orgueil de la bonne
observance (Prol. 29).
Cela peut vouloir inviter tout le monde à ne
pas juger sur le titre, sur l’étiquette, sur l’appartenance ; mais bien
plutôt à s’efforcer de rejoindre chacun au plus profond de ce qu’il est, de ce
qu’il vit, de ce qu’il désire être en réalité.
Ni l’habit ni le titre ni la catégorie ne
font le moine, lequel peut parfois aussi être un voyou (Montaigne
dixit).
(P. NICOLAS
DAYEZ osb [°1937 – 〸2021], Commentaire de la Règle de Saint Benoît, Maredsous)
1 commentaire:
Merveilleux commentaire !
Enregistrer un commentaire