30 octobre

Mettre en Dieu son espérance.
(Règle de Saint Benoît 4,41)



La Règle de Saint Benoît…

RB 23,1-5 (L'excommunication pour les fautes)

¹S'il se rencontre quelque frère récalcitrant ou désobéissant ou orgueilleux ou murmurateur ou qui viole en quelque point la sainte Règle ou les ordres de ses anciens, et cela avec mépris, ²il sera averti par ses anciens, une et deux fois selon le précepte de Notre-Seigneur, en particulier. ³S'il ne s'amende pas, on le réprimandera publiquement devant tous. Si, malgré cela, il ne se corrige pas, qu'il soit excommunié, s'il comprend la gravité de cette peine. Mais s'il est endurci, qu'il soit puni par un châtiment corporel.



… pour chaque jour

[Saint] Benoît définit le cénobite comme quelqu’un qui a choisi de vivre en communauté, sous une règle et un abbé. Or, dans le premier verset de ce chapitre 23, où Benoît décrit les fautes qui demandent correction, il énumère celles qui vont à l’encontre de ces trois éléments. Il y a tout d’abord les attitudes qui, de leur nature, vont contre une vie communautaire harmonieuse : les attitudes d’entêtement, de désobéissance, d’arrogance, de murmure (v.1). Puis il y a le refus de se soumettre à la règle commune et enfin le mépris des ordres venant de l’autorité légitime exercé par les anciens (seniores) qui sont les délégués de l’abbé (v.2).
Devant ces attitudes qui vont à l’encontre des valeurs essentielles de la vie cénobitique, que convient-il de faire ? Le texte de la Règle est ici clairement inspiré du texte de Matthieu 18,15-17 :
« Si ton frère vient à pécher, va le trouver et fais-lui tes reproches seul à seul. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère. S’il ne t’écoute pas, prends encore avec toi une ou deux personnes pour que toute affaire soit décidée sur la parole de deux ou trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église, et s’il refuse d’écouter même l’Église, qu’il soit pour toi comme le païen et le collecteur d’impôts ».
Benoît prévoit une gradation à peu près semblable : d’abord une admonition en secret une ou deux fois par ses anciens ; puis une admonition publique devant tous, puis, s’il ne se corrige toujours pas, il sera excommunié, c’est-à-dire exclu des moments de communion que sont l’Office Divin et les repas. Mais il se peut que quelqu’un ne comprenne même pas ce que cela signifie ; alors Benoît parle de recourir au châtiment corporel (…).
(…) il faut bien comprendre qu’à travers toutes ces étapes de la correction fraternelle, y compris la dernière, l’intention n’est jamais de punir, mais de « corriger », c’est-à-dire d’amener quelqu’un à se corriger, ce qui est synonyme de se convertir. 

(DOM ARMAND VEILLEUX ocso [°1937 - …], Commentaire de la Règle de saint Benoît, Abbaye Notre-Dame de Scourmont, 12 décembre 2010)


La Cathédrale d'Anvers







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