14 novembre
Qu’il
imite plutôt l’exemple de tendresse du bon Pasteur…
(Règle de Saint Benoît
27,8)
La
Règle de Saint Benoît…
RB
36,1-10 (Les frères malades)
¹On prendra soin des malades avant tout et par-dessus tout. On les
servira comme s'ils étaient le Christ en personne, ²puisqu’il a dit:
« J'ai été malade et vous m'avez visité », ³et « ce que vous
avez fait à l'un de ces petits, c'est à moi que vous l'avez fait. » ⁴De
leur côté, les malades considéreront que c'est en l'honneur de Dieu qu'on les
sert. Aussi ils ne mécontenteront pas par des exigences superflues les frères
qui les servent. ⁵Éventuellement, il faudrait cependant les supporter avec
patience, parce qu'il en revient plus de mérite. ⁶L'abbé veillera donc avec un
très grand soin à ce que les malades ne souffrent d'aucune négligence. ⁷On
assignera aux frères malades un logis particulier et, pour leur service, un
frère craignant Dieu, diligent et soigneux. ⁸On offrira aux malades l'usage
des bains toutes les fois qu'il sera expédient; mais on l'accordera plus
rarement aux bien-portants, principalement aux jeunes. ⁹On concédera également
aux malades tout à fait débiles l'usage de la viande afin de réparer leurs
forces; mais lorsqu'ils seront rétablis, ils s'en abstiendront tous, comme à
l'ordinaire. ¹⁰L'abbé veillera donc avec un très grand soin à ce que les
cellériers et les servants ne négligent point les malades; c'est lui-même, en
effet, qui est responsable de tout manquement commis par ses disciples.
…
pour chaque jour
Le chapitre 36 de la Règle de saint Benoît, sur le soin à apporter aux
malades, est un très beau chapitre, où l’esprit de Benoît se révèle, avec son
accent très fortement christocentrique. Comme on l’a souvent fait remarquer,
Benoît ne parle pas très souvent du Christ dans sa Règle ; mais cela
n’empêche pas que le Christ soit au cœur de sa spiritualité. Il y a déjà là un
premier enseignement : ce n’est pas le fait de
parler constamment du Christ qui fait de nous d’authentiques chrétiens, mais le
fait de vivre selon son évangile.
Il y aurait aussi une première remarque à faire au sujet du titre de ce
chapitre. En latin, c’est De infirmis fratribus, ce qu’on traduit
généralement par Des frères malades. Mais le mot infirmus dans le
langage chrétien ancien et dans la Règle a un sens très large. Il ne s’agit pas
simplement des infirmités physiques, mais aussi des infirmités psychologiques
(difficultés de caractère) ou encore spirituelles. Il s’agit de tous ceux dont
la faiblesse, dans un ordre ou un autre, les fait entrer dans la catégorie de
ceux que Jésus, dans l’Évangile, appelle les « petits », ceux avec
qui Il s’identifie d’une façon particulière.
L’idée centrale de ce chapitre est celle de « service ». Le
verbe « servir » et le substantif « serviteur » reviennent
comme un leitmotiv. Parallèlement, on trouve aussi le très beau mot latin cura
(soin) qui ouvre et qui ferme le chapitre.
(…)
Par ce chapitre sur le soin des « infirmes », c’est-à-dire de
tous ceux qui sont affaiblis par une maladie ou une infirmité de n’importe
quelle nature, Benoît s’inscrit dans la plus pure sève évangélique et dans
toute la tradition cénobitique la plus authentique.
(DOM ARMAND VEILLEUX ocso [°1937 - …], Commentaire de la Règle de saint Benoît,
Abbaye Notre-Dame de Scourmont, 9 octobre 2011)
Le Grand Béguinage - Louvain
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